Archive for the ‘neutralité des réseaux’ category

BLOCKCHAIN AT CES: TAKING CARE OF IoT TRANSACTIONS

10 février 2016

Beyond the platforms emerging with IoT….. uberizing the Uber

It was pretty difficult to find Blockchain startups at the CES or blockchain enables devices (the French startup Ledger was one of the few).

DSC01790.JPGTherefore on Friday January 9th at the Venetian hotel, a full day of conferences was dedicated to Digital Money, sponsored by Mastercard. 9 conferences addressed a lot of topics related to digital money, cashless payments, virtual currency, etc…

Currency is the next step for connected objects.

 Why currency is important in the electronic world, especially why should we speak of digital currency in a world of connected objects…? Because as they are now connected, the objects need to become transaction enabled. For instance, many connected objects are related to energy management. Some objects can share energy they produce, and should be able to get payment for that. In smart cities, some policy makers may be willing to automatically control and curb users’ behaviors (transportation, circulation, energy consumption, etc…). They utilize connected objects to reach their goals. These objects should be able to capture fees or deliver rewards depending on the users’ behavior…

distributed network

Fog computing after cloud computing

Another reason is that many network experts (Cisco, IBM…) agree that security on the cloud is not manageable the way the cloud is architectured today. A new trend called “Fog Computing” (which was discussed during a conference at CES) is emerging and is supported by Alliances like OIC or All Seen. They are relying on a network architecture and networks protocols which are completely decentralized and distributed like Bit Torrent and interoperable, where the security would be managed at the edge of the network, instead of centralized deep inside in the cloud.

This kind of networks is very close to the blockchain, which is the underlying technology of Bitcoins. There is no central platform (no one can become a monopoly then ruling the entire network and collecting some extra fees) and the transaction is made securely through a peer to peer connection with a repository (ledger) which is openly accessible. The network is managed as an open network with clear rules.

The security is provided by what is called a smart contract, based on 2 mecanisms:

-encryption with a distributed processing of the encryption.

-a public ledger of all the transactions (contracts). All transactions are public, but each transaction is associated to a solid crypto-signature. No tampering is possible.

The value of the transaction is no longer caught (with fees) and controlled by any platform because no unique entity can control the platform.

Some user cases

These cases were mentionned by Vidal Chriqui, an expert and consultant in Blockchain who was part of the Mission CES 2016 with Xavier Dalloz. He made a presentation during the CES 2016 debriefing at the Medef in Paris in January.

Samsung has been showing  washing machine controlled by a smartphone (smart washing machine) or able to be checked automatically from the smartphone (smartcheck) and order adequate replacement parts.

samsung smartcheck

A company called Slock.it  is able through blockchain to deliver a remote secure lock for houses, bikes, cars, etc… The secure lock can then be sent by mail form the owner of the apartment to a renter (airbnb).

A plug created by the Japanese startup Nayuta is connected to blockchain to enable businesses related to electricity and energy. The technology uses smart contracts and the blockchain technology to enable users of the power socket to use digital tokens to grant privileges to use the power socket. The owner can easily grant access to others to use his/her power socket during specific time frame. According to the company, the new power socket will be available for customers starting from early 2016. The company is also working on a product named “Nayuta board” that utilizes a blockchain form of public ledger for recording Copyright ownership.

Nayuta-2

A US startup called Filament has created a wireless network which goal is to create a repository of connected objects and facilitate the transactions between them through blockchain. This company is similar to Sigfox or LoRa, but utilizes blockchain to facilitate interoperability and transactions between objects.

Le rachat de T-Mobile par AT&T opposé par la FCC et la justice américaine

27 novembre 2011

En demandant une enquête administrative, la FCC vient de confirmer son refus d’approuver le rachat de T-Mobile par AT&T pour 39 milliards de dollars, marquant ainsi un coup d’arrêt à la consolidation excessive parmi les opérateurs mobiles aux Etats Unis, dans la mesure où le consommateur américain n’en bénéficierait pas, au contraire.

Procès antitrust et enquête administrative

En mars 2011, AT&T, le deuxième opérateur mobile aux Etats Unis, annonçait sont intention de racheter T-Mobile, filiale américaine de Deutsche Telekom. Le nouvel ensemble crée constituerait le premier opérateur mobile américain avec 43% de part de marché en nombre d’abonnés.  En Aout, après de nombreuses protestations de la part des organismes de consommateurs et de certains membres de l’industrie, le DOJ (Department of Justice) intentait un procès antitrust pour bloquer ce rapprochement sur la base d’un certain nombre d’arguments qui, toutes proportions gardées, attribuent à T-Mobile un rôle à peu près identique à celui que joue Free en France face à l’inertie de l’opérateur historique appuyé sur une position fortement dominante et un comportement très monopolistique.

T-Mobile, un peu comme Free en France…

Faire disparaitre T-Mobile aux US, c’est un peu comme si on tentait de faire disparaitre Free en France… !! Julius Genachowski, Chairman de la FCC, l’agence fédérale de régulation des télécommunications, équivalent de notre Arcep Française, avait déjà indiqué lors de l’action du DOJ « la concurrence est un composant essentiel de l’analyse légale de l’intérêt public de la FCC, et bien que le processus ne soit pas achevé, les éléments dont dispose l’agence lèvent de sérieux doutes sur l’impact de cette transaction sur la concurrence. »  Aujourd’hui, très clairement, en accord sur le principe avec le DOJ, la FCC  laisse entendre qu’elle n’est pas été en mesure d’approuver l’accord passé entre AT&T et Deutsche Telekom parce qu’il réduirait la concurrence de façon significative et conduirait à une réduction massive d’emplois….Un responsable de la FCC indiquait : « Les résultats de l’enquête montrent, et ceci pas en termes vagues, que ce rapprochement résulterait en une perte passive d’emplois aux Etats Unis et à une perte d’investissement… ».

Moins de 50% de chance d’aboutir

La coûteuse campagne de communication entamée par AT&T pour tenter de faire croire l’inverse fait donc long feu. Même si l’action anti-trust du DOJ n’abouti pas (le procès doit se dérouler en février prochain si AT&T décide de s’y opposer), la décision de la FCC d’envoyer AT&T dans une enquête administrative ajoute une nouvelle procédure qui renforce les doutes sur de rapprochement et diminue encore plus les chances d’une conclusion favorable pour AT&T dans les délais. En effet la procédure d’enquête administrative devant un juge demandée par la FCC  s’appliquera après le procès Antitrust si AT&T le gagne, et les termes de l’accord entre AT&T et Deutsche Télékom indiquent que toutes les autorisations nécessaires doivent être obtenues avant la date du 20 septembre 2012, date qui peut bien sur être prorogée par les 2 parties.

Les analystes de l’agence de notation Moody indiquaient récemment qu’il y a maintenant moins de 50% de chance que l’accord soit finalement conclu. Les chances d’AT&T s’amenuisent au fur et à mesure où les opposants déclinent les multiples terrains d’attaque. En effet pour gagner le procès antitrust, le DOJ cherchera à démontrer que le rapprochement diminue significativement la concurrence sur le marché et l’enquête administrative de la FCC attaquera sur un autre plan en cherchant à démonter que le rapprochement va contre l’intérêt public, un argument plus facile à démontrer.

Des risques et des coûts importants

Pour les responsables d’AT&T qui ont déjà repoussé leurs objectifs de conclusion définitive du contrat en juin 2012, la démarche de la FCC est mal venue : « C’est encore un autre exemple que l’agence gouvernementale cherche à s’opposer à des milliards de nouveaux investissements et à la création ne nombreux nouveaux emplois, alors que l’économie américaine a désespérément besoin des deux » disait Larry Solomon, un VP de AT&T dans un communiqué.  Mais AT&T ne peut pas entrer en opposition ouverte avec la FCC et les responsables d’AT&T semblent prêts à se séparer  de plusieurs actifs importants qui pourraient calmer le régulateur et affaiblir les arguments du DOJ.

Cependant, l’impact d’un échec d’AT&T dans sa tentative risque de lui coûter très cher (coût qui sera probablement reporté en augmentation des tarifs chez AT&T..) sachant qu’il vient de provisionner 4 milliards de dollars pour couvrir les éventuelles compensations à payer à Deutsche Télécom en cas de non rachat. Celles-ci seraient estimées au total à près de 6 milliards de dollars…. Pour T-Mobile, qui aurait perdu 850000 clients en un an l’année dernière, les enjeux sont encore plus importants car sa survie pourrait être en jeu…

Sortir de l’impasse

Immédiatement après l’annonce de la démarche de la FCC, les responsables d’AT&T et de Deutsche Telekom ont utilisé une procédure juridique du règlement de la FCC qui leur permet de retirer leur demande de régularisation du rachat de T-Mobile par la FCC (aux conditions du contrat initial) et donc d’éviter que celle-ci ne mette en place son enquête administrative et ne puisse mettre en évidence certains aspects que les responsables d’AT&T ne souhaiteraient pas voir dévoilés au grand public… Leur objectif, selon plusieurs analystes, est d’essayer d’obtenir un accord à l’amiable avec le département de la justice (DOJ) et ensuite de revenir auprès de la FCC pour demander la validation d’un nouvel accord de rachat, sur des bases différentes. Plusieurs rumeurs laissent entendre que AT&T envisagerait de revendre une bonne partie des actifs de T-Mobile obtenus, jusqu’à 40%, ce qui constituerait un véritable démantèlement de la filiale de l’opérateur historique Allemand.

Prochaine audition le 30 novembre

De nouveaux éléments seront probablement dévoilés sur la stratégie adoptée par AT&T lors de la prochaine audition préparatoire du procès anti trust qui sera tenue le 30 novembre prochain par le juge Ellen Huvelle de la cours du District de Columbia (Washington DC).

Telcité connecte les entreprises à leurs datacenters en région parisienne

14 novembre 2011

Pendant que le FTTH parisien fait du sur place, bien que l’ensemble du sous sol soit totalement fibré (via les égouts), car la fibre a du mal a monter dans les immeubles et les appartements de Monsieur tout le monde, Telcité, filiale à 100% de la RATP, continue d’étendre sa toile de fibre noire sur l’ensemble de l’Ile de France pour des connexions fibre destinées aux industriels et aux opérateurs.

La RATP dans la fibre

Crée en 1997 pour gérer un réseau de fibre noire installée dans le réseau du métro et RER parisien, cette société a aujourd’hui déployé 1600 km de fibre non allumée destinée aux entreprises et aux opérateurs fibre sur laquelle ont été disposés 400 points de présence passifs (qui ne sont pas des points de présence Internet). Ce réseau, déjà interconnecté directement avec un certain nombre de réseaux de l’Ile de France, IRISE (géré par le Sipperec et dont Telcité est aussi actionnaire), Sem@for77 (DSP du CG 77 gérée par Covage) Connectic 78 (DSP du CG 78 gérée par Eiffage), est depuis le début du mois d’octobre connecté au réseau de Covage sur le département de l’Essonne (91) qui jusqu’à présent n’a pas de Réseau d’Initiative Publique (RIP).

Opérateur d’opérateur

Telcité est un opérateur de fibre un peu particulier. C’est en effet une société privée qui utilise le réseau de tunnels du métro pour installer de la fibre à bas coût. Dans la mesure où elle développe un réseau de fibre noire et n’offre pas directement de services aux grand public, son offre se rapproche plus des Réseaux d’Initiative Publique  (RIP) mis en place par les collectivités locales et territoriales. Les entités qui gèrent ces réseaux s’appellent opérateurs d’opérateurs car ils proposent aussi des services aux opérateurs grand public (ou à des entreprises publiques ou privées) qui louent ces réseaux de fibre noire accompagnés de certains services spécifiques liés à l’infrastructure. « Nous fournissons en effet les baies et l’énergie électrique. Cela signifie quelques racks par client, mais ça n’est pas de l’hébergement au sens informatique du terme, explique Bertand Lenoir directeur général de Telcité. » Il y a plus d’une centaine de RIP sur le territoire Français aujourd’hui. « Nous sommes en discussion avec toutes les DSP de la région parisienne ajoute-t-il, y compris  avec Sequalum qui est le délégataire de THD Seine. »

Interconnexion avec les RIP de la région parisienne

Pour Bertrand Lenoir, Directeur Général de Telcité, l’avantage de cette nouvelle connexion directe est de permettre aux deux sociétés d’élargir leurs offres respectives en étant capable de proposer une connexion de bout en bout à leurs clients basés à la fois à Paris et en périphérie. « Nous avons réalisé, à coûts partagé avec Covage, une interconnexion fibre directe entre nos deux réseaux qui étaient très proches l’un de l’autre à la gare du RER de Bures sur Yvette. Ce n’est pas vraiment un hasard si ces deux réseaux étaient proches, ajoute-t-il… Nous avons donc posé une bretelle sous la forme d’un câble à 288 fibres pour relier les deux réseaux physiquement et ainsi, nos clients installés à Paris peuvent être en connexion directe par fibre avec des datacenter situés dans la périphérie de Paris.»

Covage couvre le 91 qui n’a pas de réseau départemental

L’offre de Covage est mixte dans la mesure où il offre de la fibre noire, mais aussi offre des services allumés, comme les opérateurs. Sur le 91, Covage couvre en particulier les zones de Saclay et d’Evry, assez fortement industrialisées, il n’y a aujourd’hui pas de réseau départemental sur l’Essonne Covage Networks irrigue une zone où se trouvent plusieurs  Datacenters, le centre de recherche d’Alcatel à Nozay et le poste RTE de Villejust.  Bertrand Lenoir poursuit : «  La solution de bout en bout peut prendre plusieurs formes pour le client : soit nous prenons en charge la totalité de la connexion (ou bien Covage le fait) et le client ne voit qu’un seul fournisseur, soit il a double facturation pour les parties du réseau correspondant à Telcité et à Covage. Dans le cas de la facturation unique, il y a accord spécifique entre Covage et Telcité pour ce client. Chaque client est traité individuellement. » Ce type d’arrangement fonctionne particulièrement bien pour des distances allant de quelques kilomètres  jusqu’à une centaine de kilomètres.

Pour les Plans de Reprise d’Activité

En effet, le client peut allumer lui-même sa propre fibre sans avoir besoin de dispositifs de regénération du signal pour atteindre sa destination. Un client parisien peut donc se connecter directement avec un Datacenter dans la région parisienne grâce une liaison fibre privée qui ne passera pas par Internet, offrant ainsi des conditions de sécurité accrues. Ce même client peut aussi mettre en place un Point of Presence (pop) qui lui permette de gérer cet accès fibre spécifique de façon séparé de ses accès Internet. Cette situation est donc tout à fait avantageuse pour des sociétés, petites ou grandes, qui doivent mettre en place un Plan de Reprise d’Activité (PRA), c’est-à-dire un dispositif qui permet une remise en route rapide des activités à partir des données sauvegardées, en cas de catastrophe naturelle, d’accident, de crise majeure ou de piratage.

Liaisons intersites

La stratégie de Telcité est donc d’offrir des accès très haute débits sur des liaisons intersites ou encore des services d’infrastructure de télécommunications aux opérateurs. « Nous ne sommes pas en concurrence avec les opérateurs car nous n’offrons pas d’accès Internet au grand public poursuit Bertrand Lenoir. Même si les opérateurs peuvent aussi offrir des services aux entreprises, ils proposent souvent des services à valeur ajoutée dans leur offre. En général, ils louent des morceaux de notre fibre noire pour y ajouter des services de voix, de données, de multimédia, d’accès à Internet, etc..».  La capacité en termes de bande passante de Telcité est aujourd’hui quasi illimité et dépend des technologies d’allumages, en perpétuelle évolution. Une simple fibre noire (de type G652) peut aujourd’hui offrir une bande passante au delà de 100 Gbps selon les équipements auxquels elle est associée et selon la distance sur laquelle le signal doit être acheminé.

Connecté à une quinzaine de datacenter en Ile de France

Aujourd’hui, Telcité, grâce a ses partenariats, est connecté à une petite quinzaine de datacenters sur Paris et en région parisienne et il a environ une centaine de clients, banques, ministères et grandes entreprises. Telcité ne propose pas de tarifs catalogue, mais le coût le plus important est celui de l’investissement à réaliser pour se connecter au réseau de fibre (entre 10 et 20000 €) selon l’éloignement du Pop. Ensuite, le coût mensuel d’une liaison fibre noire sur une dizaine de kilomètre est inferieur à 850€ par mois, le client ayant la charge de ses équipements de transmission et de leur maintenance.

Concurrence par les infrastructures…?

« Nous pensons que le marché de l’interconnexion inter-site est en pleine évolution conclue Bertrand Lenoir, et aujourd’hui, les prix et les conditions deviennent abordables pour des entreprises plus petites grâce à la mutualisation des infrastructures. La concurrence par les infrastructures n’a plus aucun sens. La mutualisation est devenue indispensable, surtout lorsqu’on parle de distribution. ».

La Voiture électrique : quelles technologies ? quels usages ? quand ? et comment ?….le 17 et 18 Novembre à l’Asprom

23 octobre 2011

Roland Dubois, Président de l’ASPROM, continue son prosélytisme consciencieux et lucide autour des technologies qui vont changer notre manière de vivre… disons plutôt celle de nos enfants ! Toujours en avance d’une technologie, il réunit régulièrement un large panel de spécialistes autour d’un thème technologique plus ou moins spécifique qu’ils décortiquent, détaillent, analysent, expliquent et évaluent, pour notre plus grand plaisir, mais surtout pour nous permettre d’en comprendre la portée et les enjeux.

En effet, trop souvent les technologues s’enferment derrière leurs habitudes, leurs langages, leur savoir, leurs travaux et ne prennent pas le temps de les communiquer, de les expliquer de les projeter dans la vie de tous les jours pour les gens normaux. En général, plus les technologies sont complexes, innovantes et structurantes, plus ils abandonnent ce travail aux communicateurs ou aux sociétés qui vendent les produits issus de leurs travaux, mais hélas souvent ces derniers se laissent tenter par des messages plus simples, plus directs et aussi plus mercantiles. Les exemples sont nombreux.

Même si les cycles de l’Asprom ne s’adressent pas tout à fait au grand public, ils permettent un vaste échange d’idées, de perspectives et une réflexion prospective autour de thèmes qui concernent chacun, pour peu qu’on arrive avec un minimum de culture technologique et un peu de curiosité. C’est pour cette raison que je rends compte autant que possible de ces rencontres, les intervenants sont de première qualité et les sujets abordés méritent qu’on s’y attarde.

Après avoir abordé le thème du smart Grid pendant 2 journées (voir différents compte-rendus sur ce site…. ), l’Asprom abordera le mois prochain, toujours sur 2 jours, le thème de la voiture électrique dont les enjeux technologiques, économiques, sociaux et par conséquent politiques sont nombreux et loins d’être bien connus de tous. « Pas d’émission de CO2, et pas de bruit, la voiture électrique est l’idéal en ville… » Pour en arriver là, de nombreuses technologies existent mais certaines sont lourdes, coûteuses, difficiles à déployer largement, d’autres sont encore à l’état de test et beaucoup de questions se posent sur leur viabilité industrielle, les coûts qu’elles impliquent en infrastructures, les nouvelles contraintes qu’elles imposeraient aux utilisateurs.

Le séminaire aura donc pour objet de présenter les différentes technologies existantes de véhicules électriques et d’examiner les conditions dans lesquelles elles pourraient amener au développement de différents types de véhicules. Ont été conviés à s’exprimer quelques-uns des meilleurs experts français. Ils présenteront et commenteront les derniers développements en matière de véhicules électriques et discuterons sur les usages des véhicules électriques ainsi que la manière dont ils pourront se développer progressivement grâce a des infrastructures adéquates.

Le programme se déroulera sur 2 jours les 17 et 18 novembre 2011 dans les locaux de Ia FIEEC, 11 rue de l’Amiral Hamelin à Paris.

–        Alain Bouscayrol, Professeur à l’Université Lille1, animateur du réseau MEGEVH (Modélisation Energétiques et Gestion d’Energie des Véhicules Hybrides) introduira ces 2 jours par une réflexion sur la manière dont les nouvelles techniques de propulsion répondent aux nouvelles contraintes environnementales ainsi qu’aux besoins des utilisateurs. Faut-il faire des compromis ? Y-aura-t-il différents types de véhicules ? Quels enjeux impliquent-ils ?

–        Florence Lambert, Chef du département de l’électricité et de l’hydrogène pour les transports et Eric Lemaitre du CEA Liten passeront en revue l’existant en matière de véhicule électrique en France proposé par les constructeurs automobile, les types de batteries utilisées, et les perspectives de développements de batteries à court terme selon les 3 critères déterminants :coût, durée de vie et sécurité. Ensuite, Thierry Koskas, Directeur du Programme Véhicule Electrique chez Renault parlera des réalisations du constructeur et de ses ambitions en matière de véhicule électrique.

–        Claude Ricaud, Directeur Innovation Schneider Electric / Power business, Président de la plateforme IRVE Gimelec et par Alain Le Calve, directeur adjoint du Gimelec aborderont les problèmes posés par les infrastructures nécessaires, leur coût et leur déploiement. Ils seront suivis, sur le même thème par Gilles Bernard, Directeur des Projets chez ERDF Distribution qui parlera de l’impact des infrastructures de recherche sur les réseaux publics d’électricité.

–        Olivier Hersent, PDG d’Actility  fera le point sur les nombreux problèmes posés par l’absolue nécessité de l’établissement de normes et de standards (techniques ou non) de la recharge, et leurs implications aux différents niveaux de la chaîne (dont la sécurité) jusqu’à l’utilisateur final.

–        Georges Gallais, président de VU Log, Spin Off de l’INRIA et Olivier Delassus, directeur de PROXIWAY du groupe VEOLIA-TRANSDEV parlerons des différents moyens de transports location, taxi, vélib, autolib et les solutions d’autopartage qui s’offrent aujourd’hui aux usagers. Ils seront suivit de Patrick Le Cœur de la Ville de Paris, Direction de la Voirie et des Déplacements, Agence de la Mobilité – Pôle mobilités électriques-  qui expliquera la mise en œuvre et le déploiement d’Autolib à Paris, ses challenges et ses enjeux dans le cadre des véhicules électriques.

–        Samuel Loyson, Directeur Marketing pour les automobiles connectées chez ORANGE expliquera l’importance d’être toujours connectée pour le véhicule électrique et puis Fawzi Nashashibi, Directeur de recherche à l’INRIA, responsable de l’équipe IMARA abordera les nouveaux concepts de car sharing dans les services publics et la gestion des flottes de véhicules électriques. L’automatisation dans les systèmes de transports intelligents est-elle la prochaine étape permise par les progrès dans la robotique ?

–        La technologie HYbrid4 PSA Peugeot-Citroën repose sur plusieurs innovations intéressantes comme l’association hybride Diesel, le choix d’une architecture hybride parallèle et l’intégration de la propulsion électrique dans un modèle hybride modulaire. La Peugeot 3008 HYbrid4 sera le premier véhicule commercialisé.

–        Gaizka Alberdi de EDF parlera de l’impact du déploiement à grande échelle des transports électriques pour les réseaux et dans l’organisation de la distribution électrique aux particuliers et aux industriels particulièrement dans les périodes de charge. Qu’est-ce que « la recharge intelligente » ?

–        Pierre Beuzit, Président d’ ALPHEA Hydrogène, Président du CNRT Ineva et Jean-Baptiste Mossa de AIR LIQUIDE aborderont le thème de l’hydrogène et la pile à combustible comme un axe de développement du véhicule propre et Rochdi Trigui, Chercheur à l’IFSTTAR1, co-animateur du réseau MEGEVH abordera le thème de l’hybridation et ses perspectives.

–        Le séminaire s’achevera par une table ronde sur le thème : l’auto-partage est-il un modèle économique rentable ?

Ceux quoi sont intéressés peuvent s’inscrire sur le site de l’Asprom.

Ruralitic 2011, les écarts se creusent

11 septembre 2011

J’ai assisté à Ruralitic à Aurillac durant les derniers jours d’Aout. Merci à Serge Pilicer pour cette manifestation qui chaque année prend un peu plus d’ampleur. La ville d’Aurillac va un jour devoir étendre son centre de congrès pour continuer d’accueillir toujours plus de participants. La France rurale prend de l’importance… On ne s’en plaindra pas !  Serge Pilicer m’avait demandé d’animer une table ronde sur le thème de l’entreprise en milieu rural avec cette question spécifique de déterminer comment le haut débit et le très haut débit peuvent contribuer à la mise en place et à l’animation d’un «écosystème » favorable à la création et à la croissance des entreprises dans les zones peu urbanisées. L’intitulé de la conférence était « Ruralicon Valley »… Tout un programme.

Une table ronde de 10 intervenants… au chevet des entreprises en milieu rural

Une petite remarque sur le nombre de participants à cette table ronde : 10 personnes, c’est bien trop pour tenter de parler sérieusement d’un sujet sans générer des frustrations chez ceux qui sont sur la scène et chez ceux qui écoutent et cherchent à participer. Chacun est là pour délivrer son message, mais 5 minutes pour expliquer le problème, montrer ce que l’on fait, et avoir une vue prospective ne sont pas suffisantes. Les intervenants ont réussi nous expliquer comment fonctionne le CNER, ce que fait le Cluster Auvergne TIC, quel est le dispositif d’aides mises en place par les Préfecture en Auvergne et comment la Commission Européenne compte développer sa politique de cohésion régionale d’ici 2020, comment se déroule l’action de Macéo qui regroupe les chambre de commerce, d’artisanat et les comités de développement des 22 départements qui couvrent le Massif Central, comment Numelink dans la Loire aide les PME à se développer,  comment les Chambres de Commerce s’adaptent aux nouvelles exigences de la création d’entreprises dans un monde en réseaux, comment France Télécom par le biais de sa filiale Nordnet, installe des liaisons satellites dans les territoires ruraux où il n’y a pas de haut débit, quel est enfin le rôle du Réseau Européen des villes numériques à travers les living labs. Tous se sont aimablement pliés à la discipline de dire l’essentiel en 5 minutes… La salle en est restée sans voix… Je vais revenir dans un instant sur le dernier qui nous a présenté une enquête fort instructive sur les Entreprises rurales et l’économie numérique.

Pas le temps de parler… trop de choses à dire… trop de questions

Pas le temps de parler des nombreux effets pervers crées par les aides et subsides de l’Etat qui transforment beaucoup d’entrepreneurs en mendiants patentés, plus occupés à chercher de l’argent auprès d’un nombre toujours plus grand d’organismes, d’agences et d’associations plutôt que de développer et vendre leur produit et leur business et mieux connaitre leurs clients. Le temps perdu à identifier et demander des subsides à l’Etat est un handicap pour le développement d’une start’up, et l’apport financier qu’il procure est souvent un vrai leurre qui n’a rien à voir avec le fameux Red Herring qui sert aux Américains dans leur recherche de capitaux.

Pas le temps de parler des subsides qui poussent les entreprises du secteur numérique à embaucher des ingénieurs et des chercheurs qui vont continuer de développer des produits et des technologies, mais qui ne répondent pas aux besoins immédiats des clients. L’état considère qu’il n’est pas nécessaire d’aider à l’embauche de commerciaux… ni d’aider à la recherche des clients… Il est vrai que les produits et services développés par nos ingénieurs Français sont tellement sophistiqués et d’une telle qualité qu’ils se vendent tout seuls… !! Internet haut débit sera bien sûr là pour les aider, mais il faudra attendre qu’il soit en place dans les territoires ruraux.

Pas le temps donc d’entendre l’Etat nous parler de l’efficacité des aides qu’il distribue, de leur bonne adaptation aux besoins des entreprises plus particulièrement dans les zones rurales, et de la manière dont il les affecte les fonds et en contrôle l’usage… Pas le temps non plus de savoir si ces aides sont plutôt orientées vers la création de valeur et de richesse sur un territoire ou vers l’aide aux personnes qu’on ne veut pas voir partir ailleurs.

Pas le temps non plus de parler de la difficulté que les jeunes entreprises ont à lever des capitaux d’amorçage pour terminer leur produit et trouver leurs premiers clients. Cependant, l’Etat Français, par le biais du Pôle Emploi, est en réalité le premier Business Angel de France qui subventionne beaucoup de jeunes créateurs d’entreprises pendant 2 ans après qu’ils aient quitté leur emploi dans une autre société. L’amorçage des start’up est aujourd’hui quasiment inexistant en France à part quelques business angels plutôt frileux à l’écoute des dernières mesures fiscales. Quel sera le devenir de ce fonds d’amorçage que le grand emprunt, mentionné par le préfet du Cantal? Va-t-il servir vraiment à l’amorçage de projets innovants ou bien faciliter le développement de sociétés qui ont déjà décollé ?  Il semble que la question soit sur le point d’être éludée.

Et puis, pas le temps d’élaborer sur le rôle des infrastructures numériques dans le développement des services pour les entreprises en milieu rural. Quels rôles sur la création d’entreprises et d’activités locales pourrait avoir une infrastructure neutre et ouverte à tous ? Chacun pourrait devenir FAI et  librement développer et offrir sur le net des services locaux ou plus étendus, sans avoir à passer sous les fourches caudines de l’opérateur dominant, préalablement historique, mais aujourd’hui monopole dans les zones rurales.

Last but not least, qu’en est-il de France Télécom qui se trouve en situation de monopole dans les territoires ruraux (il dispose en effet des fourreaux, des répartiteurs, des sous répartiteurs et du cuivre qui va jusque chez l’abonné), c’est-à-dire pour à peu près 20 millions de personnes en France. Sa stratégie, non dite bien sûr, est de renforcer ce monopole, à la demande des élus (qui pour la plupart font allégeance, pieds et poing liés…),  avec la bienveillance de l’ARCEP curieusement silencieuse sur ce point, et d’empêcher par des moyens naturels l’arrivée des concurrents faute de business modèle.

Une étude pour éclairer le paysage

Bruno Moriset est Maître de Conférences à l’Université de Lyon 3. Il présentait une étude réalisée sous l’égide de l’ANR, concernant 6300 entreprises réalisant un produit ou un service livrable à distance qui les rattachent au secteur de l’économie numérique ou créative.  Il a questionné 400 entreprises situées dans environ 35 cantons ruraux des 4 régions Provence Cote d’Azur, Languedoc Roussillon, Rhône Alpes et Auvergne (voir carte).  En préambule de son étude, il constate «  L’économie résidentielle multiplie les emplois peu qualifiés, souvent saisonniers. Dans le même temps, les métropoles concentrent les emplois du tertiaire supérieur. Faute d’emplois qualifiés,  les jeunes qui quittent les territoires ruraux pour faire des études dans une ville universitaire ne peuvent pas « revenir au pays ».  Or, l’émergence d’une économie numérique multiplie  les opportunités d’activités économiques réalisables à distance du donneur d’ordre. » Il indique alors que « la croissance de l’économie de l’information est une chance à saisir pour favoriser la création d’emplois pérennes, limiter la fuite des cerveaux, et aussi faciliter l’insertion de professionnels qui veulent un  cadre de vie différent pour eux-mêmes et leur famille. »  Son étude a donc pour vocation de fournir des éléments qui permettront aux responsables territoriaux et gouvernementaux  de faire un état des lieux et de mettre en place des objectifs et une politique pour y parvenir…, c’est-à-dire le « comment le faire ». Il n’a hélas pas été possible d’aborder ce point durant la table ronde…

De la ferme à l’entreprise rurale à domicile

Le premier constat de cette étude est que l’entreprise en zone rurale à tendance à se rapprocher de l’auto-entrepreneur, c’est-à-dire que la création de valeur et de richesse sur le territoire est le fait d’une seule personne, avec une assez faible démultiplication industrielle dans la mesure où une grande partie de leur clientèle est régionale. Seules 55,7% des entreprises interrogées vendent des produits ou des services au niveau national ou international, contribuant à élargir la base économique du territoire.  L’un des intervenants de la table ronde, disait en aparté que les entreprises en milieu rurale reproduisent un peu la France rurale de nos grand-pères, en multipliant les individualités locales : « de la ferme à l’entreprise à domicile en milieu rural, avec une nouvelle forme d’autarcie». Voit-on ici se dessiner l’arrivée d’une nouvelle France profonde ?

Le haut débit ne les intéresse guère

Bruno Moriset se penche ensuite sur l’impact du haut et très haut débit sur ces entreprises. Il remarque que bon nombre d’entre elles n’utilisent pas Internet de façon très intensive, et surtout de façon moins intensive et moins sophistiquées qu’en ville. Ce gap dans les usages est-il lié à une différence d’activité des entreprises rurales ou à une insuffisance d’infrastructure ?

La question de la qualité et la disponibilité de l’infrastructure n’est pas posée directement, mais dans l’ensemble, les gens sont satisfaits de leur infrastructure. Voila qui satisfera et confortera France Télécom dans sa politique de monopole sur les territoires ruraux. En effet, le 1425, le dégroupage et les RIP (réseaux d’initiatives publiques) ont obligé France Télécom à améliorer les réseaux et offrir des débits suffisants un peu partout sur le pays. Ce sont ces débits qui ont mis la France en tête du peloton des nations les « mieux équipées ». N’oublions pas que AT&T offre 1.5 Mbps au milieu de la Silicon Valley pour 1.5 fois le prix de l’abonnement de Free… Mais lorsqu’on parle de très haut débit, c’est-à-dire d’une infrastructure fibre qui permettra non seulement le très haut débit fixe en milieu rural et le très haut débit mobile sur les zones peu habitées, les entreprises semblent moins intéressées.

Personne ne veut payer plus cher pour l’accès fibre

Ainsi personne ne veut payer plus cher un accès fibre. On peut remercier Free qui a lancé le mouvement de la migration de l’ADSL vers la fibre au même prix d’abonnement, même si des suppléments viennent maintenant se greffer. France Télécom utilise astucieusement cet argument d’une faible appétence de la fibre pour en retarder l’installation dans les territoires ruraux et offre des politiques alternatives de « montée en débit » qui renforcent son monopole  et sont coûteuses pour les collectivités territoriales (le satellite est aussi lourdement subventionné par les collectivités). La monté en débit, par son coût, a pour effet principal de geler pour une bonne vingtaine d’année la mise en place d’une réelle  infrastructure fibre sur ces territoires. Elle renforce aussi la main mise de France Télécom sur les territoires ruraux et finance en partie l’opérateur historique sur de l’argent public pour la mise à niveau de son réseau.

Risque d’une nouvelle fracture numérique

Bruno Moriset dans les premières conclusions qu’il formule dans son étude précise :  « il est remarquable que les entreprises interrogées ne perçoivent pas comme prioritaire ou stratégique la question des réseaux  de télécommunications, et ne sont pas disposées à augmenter significativement leur budget télécommunications pour disposer du très haut débit (THD) sur fibre optique. La diffusion massive de l’ADSL a porté ses fruits. Mais la question reste posée du risque de l’émergence d’une nouvelle fracture numérique. Tant que les taux d’usage de la fibre restent faibles dans les grandes villes (19 abonnés à Lyon sur 300 entreprises interrogées), il n’y a pas péril en la demeure. Mais la  situation dans les grandes villes pourrait évoluer rapidement, les territoires ruraux restant à l’écart. »

Certains, dont Jean-Pierre Jambes bien connu dans la région de Pau, voient le développement des services comme un moteur qui conduira à la mise en œuvre d’une infrastructure. Mais comment faire  parce que les services doivent être mis en œuvre essentiellement par l’opérateur qui contrôle le réseau. En effet, la mise en place d’infrastructures neutres et ouvertes à tout fournisseur de service par les réseaux d’initiatives publiques se heurte fréquemment à une forte réticence des opérateurs de les utiliser. Ceux-ci préfèrent construire et utiliser leur propre réseau en parallèle plutôt que d’utiliser le réseau de fibre mis en place par la collectivité. Les exemples sont nombreux et variés, de la Manche aux Hautes Pyrénées, en passant par les Hauts de Seine, où France Télécom joue avec les déclarations d’intention de couverture pour saccager les RIP.

Mais restons optimistes puisque notre ministre nous a assuré que 100% des Français  ont déjà accès au haut débit et que la France serait fibrée en 2025 à 100% grâce aux plans France Numérique 2012 et 2020. Pourquoi s’inquiéter?

Lire l’étude de Bruno Moriset