Archive for the ‘fibre’ category

CES 2016: AMAZON ET LA MAGIE DES PLATEFORMES INTELLIGENTES

27 janvier 2016

Précurseur et pionnier du Cloud avec sa plateforme AWS, Amazon s’appuie sur une plateforme qui s’enrichi progressivement et devient intelligente en étant capable d’héberger, de traiter et d’analyser de grosses masses de données partout dans le monde. Explications et quelques exemples significatifs en direction des objects connectés.

Pourquoi Netflix se développera-t-il sur 130 nouveaux pays en moins d’un an?

Anthony Passemard est à la tête de l’écosysteme des partenaires ISV (Independant Software Vendors) pour le nouveau segment des IoT et des Mobiles chez Amazon. Il a expliqué aux 200 responsables grands compte de la Mission CES 2016 Xavier Dalloz, comment Amazon, grâce à sa plateforme Cloud qui héberge Netflix, a permi à Read Hashtings son CEO d’annoncer au cours du CES qu’il allait s’installer dans plus de 130 nouveaux pays au cours de l’année 2016… parce que Amazon est présent dans ces pays. Par exemple en France, Amazon permet à Netflix de concurrencer Canal+ directement sur son coeur de métier sans avoir à supporter d’important coûts d’investissements d’infrastructure grâce à AWS.

Anthony Passemard présentait ensuite quelques chiffres sur les activités spécifiques de AWS qui fonctionne comme un service autonome, avec comme client Amazon.com, le service de ventes en ligne, traité exactement comme le sont les 1 million d’autres clients de AWS. Le chiffre d’affaire de AWS, aujourd’hui publié séparément, était de 2.09 milliards de dollars pour 2015, en croissance de 78% d’une année sur l’autre.

La plomberie, c’est l’affaire d’AWS

Quels sont les avantages d’une plateforme Cloud de type AWS? Il indique 5 grandes raisons:

  • La flexibilité: elle permet de commencer avec une installation test, de la modifier, de repartir dans d’autres directions en fonction des évolutions des innovations dans son coeur de métier.
  • Les coûts: Le service Informatique n’est plus un poids, lent, lourd difficile à faire bouger et coûteux. C’est une plateforme peu coûteuse qui permet de tester et d’entrer en production très vite. Par exemple, le Dow Jones a fait 100 millions de $ d’aconomie par an en passant sur AWS. L’US Navy a réduit ses coûts d’infrastructure IT de 60%
  • L’élasticité: elle permet de supporter les fluctuations saisonnières ou accidentelles sans avoir à supporter l’infrastructures maximum toute l’année. Les ressources informatique sont mieux distribuées dans le temps et l’espace, sans avoir a être immobilisées en parmanence.
  • 10 ans d’expérience: AWS a été l’un des grands précurseur du Cloud et au cours de ces 10 années s’est considérablement enrichi en même temps qu’il se deployait dans le monde entier. Cette année, plus de 500 nouvelles « features » ont été ajoutée à la plateforme qui peu convenir à un nombre toujours plus élargi de situations différentes.
  • Global: AWS est présent dans 12 régions dans le monde (le dernier pays ouvert est la Corée) et dispose de 50 points de presence dans le monde.

AWF est en fait un véritable opérateur de services informatiques, de données et de communication qui entre en compétition avec les opérateurs téléphoniques et les opérateurs de télévision, les sociétés de services. Hébergeur de données en provenance du monde entier, elle peut aussi développer des activités de services autour d’applications plus ou moins spécifiques d’analyses de ces données.

Amazon avec AWS pour l’Internet des Objets s’appuie sur ses partenaires

Anthony Passemard passait ensuite la parole à Jean Paul Huon, CTO de la société Z#bre, une société de services Française qui a developpé des solutions à bases d’objets connectés basées sur la plateforme AWS, ce qui permet une mise en oeuvre et une scalabilité quasi instantanées.

Dans le secteur de la santé (developpé dans le département du Loiret avec le Conseil Général), Jean Paul Huon explique qu’il a developpé un boitier qui permet de monitorer les services à la personne. Derrière le boitier qui recueille les données  se trouve une plateforme intelligente dotée de nombreuses fonctionnalités qui permettent de savoir par exemple les heures réelles de visite des personnes qui dispensent les soins ou apportent de l’aide, de recevoir des information d’autres objets connectés dans la maison comme un thermomètre pour s’assurer que la température est optimale dans la maison etc… Les informations traitées sont redistribuées a toute une serie d’organismes intervenants, y compris la famille qui peut recevoir des alertes.

En 6 mois, le département a pu installer et mettre en oeuvre 10000 objets connectés, et la réduction de la facture pour le département qui gère les services a la personne est estimée à 3 millions d’Euros. Reste à réaliser les interfaces avec les systèmes existants…

 

 

L’internet des objets arrive, vous n’avez encore rien vu…

12 novembre 2012

« L’internet des objets est pour demain… »  Encore une phrase pour journaliste en mal de sensationnel. Pourtant, la conférence organisée par l’ASPROM sur le thème de l’Internet des objet n’était pas vraiment destinée au grand public.  La salle était peuplée surtout de responsables d’entreprises, de chercheurs, d’universitaires et d’investisseurs venus chercher une vision construite, argumentée et détaillée de ce que la communication des objets peut apporter à la vie quotidienne, à l’industrie, à la vie de tous les jours.

La première intervention de la journée, faite par Xavier Dalloz qui represente le CES (Consumer Elecgtronic  Show) en France et accompagne chaque année un groupe de responsables grands comptes à Las Vegas avait pour objectif de tracer un tableau large, mais précis et incisif des grandes evolutions à venir.

Le premier point à retenir est que les technologies sont là, elles existent et permettent d’ores et déjà le développement de l’Internet des objets. Seulement, les infrastructures ne sont pas encore complètement mises en place pour permettre de bénéficier  et d’accéder à l’intelligence mise dans les objets. En effet, plus de 50 milliards d’objets connectés d’ici 2020 vont fortement solliciter les réseaux dont la bande passante aujourd’hui est déjà insuffisante pour écouler le trafic actuel.

 

Avicca : une lecture industrielle du plan fibre

23 mars 2012

Régis Paumier est Délégué Général du Sycabel, le Syndicat Professionnal des Fabricants de fils, cables éléctriques et de communication. Il expose un point de vue intéressant, trop peu souvent exprimé, sur l’impact industriel du plan fibre en France. L’ensemble des adhérents du Sycabel représentent environ 3 milliards d’Euros de chiffre d’affaire. Son intervention lors du colloque de l’Avicca présentait la vision de l’ensemble de la profession qu’il représente.

Pour lui en effet, le seul enjeu à la demande exponentielle de débit est la fibre, même si d’autres voies peuvent exister. Que l’on parle de haut débit fixe ou mobile, la fibre est incontournable, c’est un passage obligé. Il examine ensuite les différentes manières dont cette constatation se traduit sur le plan industriel dans la mesure où les objectifs sont maintenant connus : Il faudra raccorder 30 millions de foyers à la fibre dans les 15 années à venir.

Il expose ainsi un ensemble de défis à relever dans la course qui s’est engagée, défis qui sont assez rarement pris en compte, sachant que l’objectif des 30 millions de foyers cablés a des implications qui vont bien au-delà de la simple pose de millions de kilomàtres de fibre optique dans le sous sol Français. Il faut en effet prendre en compte la manière dont tout cela va se mettre en place et fonctionner.

Il identifie 4 grands défis qu’il examine les uns après les autres

Le défi de la production

Le défi de l’innovation

Le défi de la formation

Le défi de la réalisation

Il s’appuie sur quelques chiffres pour prendre conscience de l’effort de production que le plan nécessite, à partir d’extrapolations tirées des différents plans d’aménagements réalisés par les collectivités territoriales en France. Il faudra poser 3 millions de km de câble à fibre, c’est-à-dire installer environ 100 millions de km de câble optique, aussi bien dans le sous sol, en aérien que dans les immeubles. Il faudra aussi produit 5 millions de boitiers de raccordement et mettre en place entre 7000 et 10000 NRO (Nœuds de raccordements optiques) équivalents optiques des NRA pour le cuivre.

La conclusion qu’il tire de sa présentation est qu’il sera difficile, voir impossible de combler le gap entre la situation actuelle et les objectifs qui ont été fixés. Il ne voit pas très bien comment résoudre le problème pour l’instant, dans les conditions actuelles à moins de multiplier des aujourd’hui par 5 le rythme de déploiement actuel. Visiblement, on n’en prend pas le chemin.

Il préconise cependant la nomination d’un pilote pour ce plan, mais l’état est il une bonne solution quand on connait les travers de la bureaucratie dans notre pays? Il préconise aussi la mise en œuvre d’un véritable plan de financement de ces investissement, mais les caisses sont vides…. Il indique enfin que la mise en œuvre par zone, en commençant bien sûr par les zones denses a probablement été une erreur, mais il est difficile de forcer les opérateurs à se porter en premier lieu sur les zones non rentables…même si les zones rurales ont plus que tous besoin du haut débit pour tenter de se revitaliser.

Voir la présentation du Sycabel au colloque Avicca du 19 mars

France Télécom et Manche Numérique : Accord historique ou simple geste symbolique?

21 mars 2012

Dans les salons de l’Assemblée ce matin s’est tenue plutôt discrètement une réunion à laquelle participaient un certain nombre d’acteurs clés de la France Numérique en marche. Etaient réunis les responsables de France Télécom en la personne de Bruno Janet, conseiller spécial du CEO de France Télécom, SFR avec Cyril Luneau PDG de SFR collectivités, l’ARCEP venue en grand renfort avec Jérôme Coutant Membre du Collège et Philippe Dister son directeur, Benoit Loutrelle représentant du Commissaire aux Investissements d’Avenir et l’équipe de Manche Numérique au grand complet, Jean François Le Grand Président du Conseil Général de la Manche, Gilles Quinquenel, Président de Manche Numérique et Roland Courteille Directeur de Manche Numérique.

« C’est un accord historique que nous venons signer ici annonçait Gilles Quinquenelle. C’est une grande première pour ce premier jour de printemps… » ajoutait-il non sans humour. Il était repris et approuvé par les responsables des 2 opérateurs, même si Bruno Janet tentait de minimiser un peu l’affaire en affirmant que France Télécom était déjà délégataires de 2 RIP (réseaux d’initiative publique), Laval et Palaiseau…

Jean François Le Grand, repris par Jerome Coutant affirmaient : « La manche a toujours été à la pointe en matière d’infrastructure numérique. Il y a presque 10 ans, elle a été un membre clé et décisif de la démarche qui a conduit à la législation sur le 1425, point de départ du dégroupage. Ce premier accord signé entre France Télécom et un RIP (Manche Numérique) est aussi important pour la mise en œuvre du FTTH en France que l’a été le 1425 pour le dégroupage. »  Bruno Loutrel du Commissariat aux investissements d’avenir précisait : «  Nous sommes heureux d’investir dans un département comme la Manche car nous savons que cet investissement sera bien utilisé et qu’il servira de modèle. »

Premier accord entre France Télécom et un RIP

Voila en effet près de 5 ans que France Télécom regardait les RIP (réseaux d’initiative publique) comme des concurrents, et ne ratait pas une initiative pour les torpiller, les assécher de leur substance en ne se portant pas client de ces infrastructures payées en grande partie par les contribuables. Pire, il allait même jusqu’à construire des réseaux en doublon pour être certain de posséder « son » infrastructure. Cette situation fut amèrement rappelée et mentionnée par diverses collectivités locales lors de la journée de l’Avicca, en début de semaine. Certes me faisait remarquer une membre de l’ARCEP à côté de moi, le cadre règlementaire n’était pas tout à fait stable pendant les premières années. Il l’est cependant depuis bientôt 2 ans maintenant, et Bruno Janet le reconnaissait comme un élément important du  pas en avant franchi aujourd’hui.

Co-investir dans la boucle locale fibre

L’accord passé avec Manche Numérique, dont le délégataire est Manche Télécom filiale de SFR, comporte et défini en effet les conditions financières et techniques (encore aujourd’hui imprécises puisque l’accord n’est que préliminaire) dans laquelle le délégataire et France Télécom collaboreront pour mettre en œuvre les réseaux FTTH sur le territoire de la Manche et proposer une offre commerciale aux foyers raccordables.

Plus spécifiquement, il donne l’espoir à Manche Numérique que la fibre qu’il a installée pour desservir les 26000 foyers de St Lô et de Cherbourg raccordable directement à la fibre d’ici la fin 2012 pourront effectivement disposer d’une offre commerciale réelle, chose qui reste encore en suspend dans beaucoup de RIP. Si les RIP se sont développés avec un certain succès pour la collecte, en général pour le dégroupage des NRA de France Télécom, la difficulté est apparue lorsque que les RIP ont commencé à s’occuper de la desserte pour le FTTH, c’est-à-dire de la réalisation de la partie entre le NRO (Nœud de Raccordement Optique) ou encore le point de mutualisation et l’abonné, en d’autres termes la boucle locale fibre, une sorte d’araignée de mer longtemps insaisissable et indéfinissable, selon la taille, la portée (en nombre d’abonnés) et la place des NRO, des sous NRO et/ou des points de mutualisation (pour garder un langage à peu près compréhensible par les gens normaux).

France Télécom, qui ne diffuse toujours que très parcimonieusement la localisation de ses fourreaux semblait jusqu’à aujourd’hui s’être positionné pour faire cavalier seul et développer des réseaux de desserte en concurrence avec les RIP, en utilisant son avantage sur les fourreaux et laissant les RIP développer du génie civil fort couteux. L’enjeu est cependant de taille entre les opérateurs puisque cette « boucle locale fibre » est un élément qui doit etre mutualisé pour permettre à l’abonné d’avoir accès à une offre concurrentielle, mais elle doit aussi être co-financée par les opérateurs qui font une offre commerciale… Et c’est là que le bât blesse, les opérateurs n’arrivant pas à s’entendre, l’opérateur historique par dessus le marché faussant le jeu par le poids qu’il occupe sur le marché.

Un premier test réalisé sur 1000 foyers

Cet accord prévoit donc que France Télécom co-investira avec le délégataire pour réaliser la distance à parcourir entre l’abonné (la prise) et le premier point de mutualisation accessible. Ce co-investissement consistera à réaliser la liaison entre les 2, c’est-à-dire en quelque sorte à construire une véritable boucle locale fibre mutualisée, en utilisant divers moyens dont les fourreaux de France Télécom déjà existants, la pose de fibre en aérien, ou du génie civil là où rien d’autre n’est possible.

A ce titre, une expérimentation a déjà été réalisée dans une zone très peu dense de la Manche entre France Télécom, Manche Numérique, SFR et Manche Télécom pour équiper 1000 foyers dans une zone très peu dense. Cette expérimentation a fait l’objet d’un co-financement public privé avec des fonds du grand emprunt…

Un succès pour Manche Numérique

Le département de la Manche se veut aujourd’hui un territoire pilote pour le déploiement du FTTH dans un département rural. « Les objectifs indique Gilles Quinquenelle sont de permettre d’ici 2017 à 120000 foyers du département de se raccorder à la fibre en plus des 27000 réalisés à la fin de l’année ». Pour cela, l’Etat, par le biais du grand emprunt accordera un financement de €18.47 millions pour y contribuer. Cependant précisent Jean François Le Grand et Gilles Quinquenelle, l’objectif sur le département est de développer les usages et d’innover sur l’utilisation de ces infrastructures par les habitants et les entreprises, son rôle de creuset des usages innovants en milieu rural reste donc entier.

Quel avenir pour les RIP?

Sur la base de ce premier accord, s’il vient à se généraliser, on peut envisager d’un nouvel œil le déploiement du FTTH dans les zones dites « non AMII », c’est-à-dire les zones qui n’entrent pas dans le périmètre de l’Appel à Manifestation d’Intention d’Investissements sur lesquelles les opérateurs se sont déclarés et pour qui les RIP sont principalement mis en œuvre. Bruno Janet, questionné sur la mise en œuvre de tels accords avec les autres RIP restait plutôt évasif : « Aujourd’hui, c’est honneur à la Manche et ça ne serait pas élégant vis-à-vis de la Manche de dire quel sera le suivant. Cela correspond à notre démarche de complémentarité que nous avons mise en œuvre depuis 5 ou 6 ans maintenant…. Quant aux conditions de cet accord, il ya des conditions techniques, des conditions économiques, de timing et de budget qui doivent être respectées. »

« La porte est ouverte pour d’autres RIP, mais nous regardons les réseaux qui répondent aux caractéristiques techniques définies par l’ARCEP. Certains réseaux publics n’y sont pas vraiment conformes. Est-ce que cet accord peut constituer un cadre pour de futurs accords avec la centaine de RIP qui ont été développés en France? Arrêtez de changer les cadres » ajoutait il… En d’autres termes, chaque accord se fera au coup à coup… On est encore loin de l’effet du 1425 qui a permis le dégroupage sur le territoire national…Les questions posées hier à l’Avicca semblent donc toujours d’actualité.

AVICCA: Le très haut débit est-il en panne?

20 mars 2012

Le colloque bi-annuel de l’AVICCA qui s’est déroulé hier posait la question de la mise en œuvre du plan très haut débit en France et très clairement, son Président Yves Rome sonnait le signal d’alarme, une fois de plus. Cependant pratiquement au même moment à Bruxelles, Stéphane Richard, PDG de France Télécom et Neelie Kroes, Vice-Présidente de la Commission Européenne pour l’Agenda Numérique se congratulaient, le premier fier de ses 10 nouveaux engagements et la seconde sur son action pour une économie numérique européenne compétitive et durable.

Pas de 2 médiatique ?  Deux des 10 engagements de Stéphane Richard portent en effet sur le haut débit : le premier sur le déploiement du réseau 4G/LTE dans toutes les filiales européennes d’Orange d’ici 2015 et l’autre, vieux serpent de mer en France, est le déploiement du FTTH pour 15 millions de foyer et 80% de la population Française d’ici 2020…

 Les objectifs 2020 ne seront pas atteints

Très clairement, selon Yves Rome, on sait dès aujourd’hui qu’à la vitesse où le déploiement se réalise en France aujourd’hui, on sera loin d’atteindre le second objectif à l’échéance indiquée… Comme d’habitude, les opérateurs ne tiennent pas leurs promesses, où ils expriment leurs promesses de façon tellement peu mesurable qu’ils auront de toute façon raison à la fin… Il faut reconnaitre cependant que ce comportement n’est pas une prérogative uniquement spécifique à France Télécom, mais celui-ci est beaucoup plus visible du fait qu’il est l’opérateur historique en position dominante… France Télécom est ainsi considérée dans le milieu des collectivités locales comme étant celui qui a fortement ralenti, voire empêché, le développement rapide de la fibre en France. Le colloque de l’Avicca a été l’occasion pour de nombreuses collectivités de l’exprimer en expliquant leur action pour la mise en place de réseaux de fibre à destination des abonnés, réseaux de fibres qu’on appelle RIP (réseaux d’initiative publique), un sigle qui pourrait aujourd’hui être considéré comme une certaine forme d’humour noir.

La France numérique, 17ème en Europe, prend du retard dans le FTTH

Yves Rome, dans l’introduction qu’il faisait de cette journée, pose très clairement le problème des opérateurs qui font de grandes et jolies promesses et qui ne les tiennent pas, pour des raisons toutes aussi valables les unes que les autres, tant qu’il n’y a pas de sanction. Aujourd’hui, les opérateurs ont cessé de s’intéresser au FTTH fixe, au profit du mobile. Il ne manque pas de mentionner que la France, dans le concert  Européen des nations fibrées, est aujourd’hui classée en 17ème position pour le taux de pénétration de la fibre à l’abonné, entre la Turquie et la république Tchèque… !

Volonté et transparence sont en berne chez les opérateurs privés pour ce qui concerne le FTTH et leur sincérité est fortement mise en cause dans la mesure où ils refusent la mesure des objectifs et la sanction de ceux qui ne sont pas atteints. Se jouant des différents mécanismes incitatifs qui ont été mis en place, au niveau réglementaire et financier, les opérateurs, dans leur comportement, nient presque complètement les réseaux d’initiative publique et entrent même en concurrence avec eux, en cassant les prix ou en construisant leur propre réseau en doublon, là où l’argent public des contribuables a déjà été sollicité, ou encore en s’abstenant de s’impliquer, là où il serait souhaitable et pourtant rentable pour eux. Cette situation doit-elle changer ? Peut-elle changer ? Mais comment ?

Yves Rome, introduction du colloque de l’Avicca du 19 mars 2012