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Très haut débit sans fil pour tous, le « SuperWifi » annoncé aux Etats Unis..

28 septembre 2010

La FCC américaine vient de libérer un ensemble de fréquences hertziennes inutilisées dans les interstices des chaines de télévision analogiques afin de les ouvrir à une utilisation sans licence préalable par des « terminaux mobiles » capables de télécharger des informations à très haut débit (80 Mbps et plus). Immédiatement appelé SuperWiFi parce que ces fréquences basses peuvent transporter des données à très haute vitesse sur des grandes distances (plusieurs kilomètres) à partir d’émetteurs de faible puissance, ce réseau couterait beaucoup moins cher à installer que les réseaux cellulaires 3G ou LTE, ne parlons pas des réseaux de fibre qui se cantonnent dans les zones denses aujourd’hui. Il serait plus puissant, capable de mieux pénétrer dans les bâtiments et serait ouvert à tous : particuliers, municipalités, communautés diverses, opérateurs… sans nécessité de posséder ou d’acheter une licence d’exploitation.

Inspiré du mode de fonctionnement du WiFi (qui rappelons le fut interdit à ses début pendant quelques temps en France), il serait basé sur des technologies nouvelles plus performantes, plus efficaces et moins chères dont les développements semblent déjà avancés aux Etats Unis… Le Chairman de la FCC, Julius Genachowski indiquait « Cette décision ouvre une nouvelle ère pour l’innovation technologique américaine. Nous savons d’expérience que ce spectre non licencié peut susciter des innovations énormément utiles. Par exemple, il y a des années, personne n’imaginait la manière d’utiliser du spectre de basse qualité inutilisé qualifié de « bande pourrie » lorsque la FCC a décidé de le libérer sans licence.  Le résultat fut une vague de technologies nouvelles… le Wifi qui est aujourd’hui une industrie de plusieurs milliards de dollars et une partie essentielle de l’écosystème de la mobilité ». Cette nouvelle approche permettrait de réaliser le très haut débit pour tous sans la fibre.

Un mouvement entamé il y a dejà 3 ans

Mais chaque fois que de nouvelles fréquences hertziennes sont libérées et destinées à être proposées au public pour créer de nouvelles infrastructures qui ne tombent pas à priori dans l’escarcelle des opérateurs en place, les boucliers se lèvent, surtout aux Etats Unis ou les lobbies des opérateurs sont extrêmement puissants et efficaces pour protéger leurs monopôles. Le WiFi en son temps a pris tout le monde par surprise et les opérateurs ont eu beaucoup de mal à le museler. Aujourd’hui, ils ne veulent pas se laisser prendre de nouveau avec ce super Wifi. Chacun sait en effet que ces monopoles historiques s’appuient sur les infrastructures pour verrouiller les consommateurs « ad vitam » chez le même opérateur, jusqu’à ce qu’une nouvelle technologie arrive, qu’ils refusent dans un premier temps et essaient de récupérer et de contrôler, ou même de tuer dans un deuxième temps (cf le WiMax).

Ce mouvement se fait sous le regard plus ou moins bienveillant des régulateurs (FCC, ARCEP, Ofcom, ORECE,  etc…) dont le rôle est de faciliter le développement des infrastructures et des usages sur des marchés réputés ouverts. C’est une des raisons pour lesquelles les opérateurs sont particulièrement averses à toute innovation technologique… (sauf au niveau du discours)… et c’est aussi la raison pourquoi ils voient d’un très mauvais œil l’annonce de ce « superWiFi » que tout le monde découvre aujourd’hui mais qui se prépare aux Etats Unis depuis déjà plusieurs années sous le terme de « White Spaces » ou encore « Fréquences Blanches ». Il est donc tout naturel que la FCC, dirigée de façon intelligente, s’oriente vers une mise à disposition non licenciée de ces fréquences, étant quasiment certaine que l’innovation viendra avec.

Que sont ces « bandes blanches » ?

A la fin de 2006 et au début 2007, plusieurs ingénieurs de sociétés de la Silicon Valley comme Google et autres grands de l’informatique ou d’internet se réunissaient pour discuter de ces fameuses fréquences blanches et finalement créent une alliance appelée « White Space Coalition » regroupant plusieurs poids lourds comme Dell, HP, Microsoft, Google, Intel, Philips, Earthlink et Samsung. L’objectif clairement affiché est de développer une technologie sans fil qui utilise des petites portions de bandes de fréquences de la Télévision Analogique dans les zones 54 – 698 MHz, pour transporter des données sans fil à très haut débit (80 mbps et au dessus). Les bandes de fréquences visées sont appelées « bandes blanches » ou « fréquences blanches » parce que ce sont des bandes inutilisées qui ont été mises en place pour éviter les interférences entre les canaux de télévision analogique (aujourd’hui en cours de disparition).

L’un des principaux problèmes de l’utilisation de ces fréquences blanches est posé par les interférences qui peuvent se produire avec les canaux de télévision existants. En octobre 2008, Google tenait une conférence sur ce thème dans ses locaux à Mountain View montrant l’intérêt de nouvelles technologies comme les radios cognitives qui permettent une gestion dynamique et flexible à basse puissance des fréquences vacantes.

L’une des difficultés de l’utilisation de ces fréquences blanche est qu’elles forment un véritable « gruyère » parce que ce sont des petites bandes de fréquence qui se trouvent entre des canaux de TV affectés à des endroits différents selon les régions. La technologie doit donc déterminer avec précision les canaux pré-existants et éviter les interférences locales. Le 5 novembre suivant, la FCC approuvait à l’unanimité l’idée de l’utilisation non licenciée des fréquences blanches, accompagnée d’un ensemble de recommandations sur la manière dont les appareils (TV Band Devices) doivent fonctionner pour éviter les interférences locales.

L’argument des interférences…

A peine la décision de la FCC était-elle prise en novembre 2008 que la NAB (National Association of Broadcasters) réagissait associée à l’Association for Maximum Service Télévision (MSTV) demandant à la FCC de revenir sur sa décision. Plainte était déposé devant la court d’Appel du District de Columbia mentionnant que l’utilisation des Fréquences Blanches conduirait à dégrader les services de Télévision. D’autres arguments étaient cités concernant les interférences possibles avec les fréquences audio utilisées par les micros dans les systèmes de sonorisation publique. La chanteuse américaine Dolly Parton, réquisitionnée par la NAB pour se faire l’avocat de la protection des fréquences blanches, perdait la bataille.

Microsoft, impliqué depuis le début dans ces bandes blanches, a mis en œuvre un prototype de réseau « superWifi » sur son vaste campus de Redmond et a testé les interférences possibles avec les dispositifs radio en place. Les ingénieurs de Microsoft ont développé des outils permettant d’identifier la présence de canaux audio utilisés au fur et à mesure que le terminal se déplace et d’éviter les interférences. L’installation mise en place avec seulement 2 stations a permis de couvrir la totalité du campus de Microsoft qui fait 250 hectares pour près de 200 bâtiments. Pour l’instant ce réseau est un prototype de laboratoire et Microsoft n’a pas indiqué son intention d’en faire un produit.

Les fréquences, un bien public…

Les fréquences hertziennes sont à la base des infrastructures de communication sans fil qui se développent depuis une bonne quinzaine d’années, qui sont aujourd’hui utilisées quotidiennement par des milliards d’utilisateurs pour téléphoner ou pour accéder à Internet sans fil, surtout depuis que les smartphones et les tablettes numériques se sont développés.

Historiquement, l’affectation des fréquences les plus attractives (dites en or) s’est faite au profit des technologies existantes à l’époque qui sont aujourd’hui quelque peu obsolètes et plutôt inefficaces en termes d’utilisation du spectre. Ces technologies, la télévision, la radio et la téléphonie cellulaire sont mises en oeuvre par des sociétés historiques qui détiennent des monopoles (de fait ou constitués) sur lesquelles elles sont assises confortablement grâce à la possession de ces fréquences. On a bien vu les difficultés qu’a soulevées l’attribution de la 4ème fréquence de téléphonie sans fil en France.

Que va faire l’ARCEP ?

La libération de nouvelles fréquences suscite toujours des ambitions chez des nouveaux entrants potentiels et des craintes des sociétés en place qui voient leur « legacy » devenir un véritable boulet s’ils n’investissent pas rapidement dans ces nouvelles technologies et ne répondent pas proprement aux nouveaux besoins qu’elles satisfont.  Ils cherchent donc à contrôler étroitement les affectations de nouvelles fréquences et l’innovation technologique. C’est probablement ce qui va se passer avec ce nouveau SuperWiFi.

C’est justement dans cette mesure que ce nouveau superWiFi est particulièrement intéressant parce qu’il élargira de façon importante la portée et la puissance du WiFi et ne sera pas, à priori, la propriété exclusive des opérateurs en place. Alors que les réseaux LTE représentent un investissement important pour les opérateurs, mais ne couvriront pas suffisamment de territoire avant une bonne quinzaine d’année à cause du lancinant problème des zones moins denses ou rurales dans lesquelles ils ne veulent pas investir, alors que les réseaux 3G sont surchargés et menacent de crouler sous la demande au fur et à mesure que les smartphones et les tablettes arrivent en masse sur le marché, le superWifi semble une opportunité incontournable.

L’ARCEP connait parfaitement ces bandes de « fréquences blanches ». L’Europe aussi, mais rien ne bouge encore de ce côté-là. Resteront-elles frileusement sur des positions prises? Par exemple en matière de WiMax,  interdire le roaming sous prétexte de prétendues interférences (et éviter une levée de bouclier de la part des opérateurs).  Ou bien prendront-elles rapidement des positions innovantes qui lèveront interdits et incertitudes sur ce superWiFi et permettrons à des développeurs et des industriels Français de se lancer dans cette nouvelle aventure… ?

WiMax, chronique d’une mort annoncée un peu vite

29 juillet 2010

HTC Evo 4G, premier telephone WiMax chez Sprint

Au début du mois de juillet, lors d’un meeting interne chez Intel Taiwan, Intel annonçait la fermeture de son « 4G WiMax Program Office». Repris par une publication locale, l’annonce était immédiatement transformée en annonce de la mort de WiMax suite à ce qui était appelé un retournement de position et un frein au soutien de Intel à l’industrie du WiMax. La nouvelle était ensuite reprise sans vérification dans la plupart des journaux dans le monde, annonçant la fin du WiMax, qui de toute façon était déjà en sursis…La messe était dite…

Une réponse de la part d’Intel

Connaissant l’implication d’Intel dans le WiMax, j’ai cherché à comprendre ce que signifiait cette annonce en allant rechercher un peu plus d’information à la source. Après tout, c’est bien le rôle du journaliste d’essayer de comprendre… J’ai donc posé la question à un de mes vieux amis qui travaille chez Intel. Je ne dirai pas son nom parce notre conversation n’était pas officialisée par les services de presse de la compagnie. « En fait me dit-il, le résultat de cette annonce est en fait pratiquement le contraire de ce qui a été écrit par la presse…Effectivement, nous avons stoppé le 4G WiMax Program Office au sein d’Intel, mais nous n’avons pas le moindre du monde arrêté le soutien à l’industrie du WiMax. »  Il m’indiquait que le jour même, Intel dans son blog officiel avait publiquement répondu à l’article paru en rectifiant plusieurs points, chose qui arrive très rarement chez le N° 1 des semi-conducteurs… (On ne se risque pas à répondre à la presse, sauf pour les cas d’urgence)…

WiMax couvre 800 millions de personnes dans le monde

L’article (en Anglais) publié sur le blog est assez clair et mentionne que le WiMax est aujourd’hui accessible par 800 millions d’utilisateurs dans 147 pays qui se trouvent dans une zone de couverture WiMax commerciale. Quelques douzaines de villes aux Etats-Unis (dont les plus importantes) font partie de la liste et même Taïwan dispose d’un réseau commercial WiMax nouvellement installé, accessible par plus de 3 millions de personnes. Est-aussi mentionné l’un des principaux fournisseurs de WiMax, la société chinoise Huawei qui déploie du WiMax dans 65 pays, ou encore Motorola qui a multiplié par 2 ses ventes de terminaux WiMax en 6 mois. Enfin, il précisait que plus de 200 PC portables d’une douzaine de constructeurs différents sont proposés sur le marché équipés d’une puce WiMax.

La start’up WiMax est mature

Mais alors, pourquoi arrêter le WiMax Program Office? « C’est ce qui a prêté à confusion me dit-il. » En effet, un peu plus loin dans le texte posté sur le blog, on peut lire : « Intel met en place des « Program Offices » pour faciliter la création, le support et mettre une technologie, un standard (et/ou de nouveaux clients) aussi rapidement que possible sur le marché. Nous avons une poignée de ce type de programme au sein de la compagnie. Par définition, ces « bureaux » sont temporaires.. Ils fonctionnent comme des start’up au sein de l’entreprise, ajoutait mon ami.

Il se passe que pour le WiMax, ce « bureau » a été formé il y a 4 ans et dans ce laps de temps, le standard est devenu complet : le test et le déploiement sur une grande échelle ont été accomplis (plus de 500 dans le monde) et quoi…, même un téléphone vraiment populaire parmi les autres appareil est arrivé sur le marché.Le groupe de standardisation a même identifié les spécifications enrichies de la nouvelle génération 802.16e.  Donc pour nous la mission de sortir le WiMax et de le mettre sur le marché est accomplie. Les gens qui travaillaient sur ce programme ont juste été recasés dans nous groupes de produit chez Intel.” (A noter que l’ARCEP en France ignore toujours superbement le 802.16e qui permet de faire du WiMax Mobile ou nomade et non plus fixe.).

Un changement d’organisation tous les mois

La start’up WiMax a donc grandit et les produits WiMax sont désormais vendus aux sein des différentes unités d’Intel, parce qu’il s’agit de volumes maintenant non négligeables qui s’insèrent parmi les autres… Difficile transition dans la mesure où les vendeurs d’Intel sont rémunérés à la commission comme tout le monde et risquent de moins pousser ce produit qui a été pas mal décrié et qui ne bénéficie pas d’une grosse côte dans le grand public. Le blog reconnait que ce changement d’organisation, comme il y en a tous les mois chez Intel (cela fait 20 ans que je n’essaie plus de comprendre la structure organisationnelle d’Intel), a été plutôt mal communiqué.

Le problème est que depuis ses début, WiMax a souffert d’une assez  mauvaise communication, aussi bien de la part d’Intel que de la part de ses principaux « souteneurs »…souvent trop ambitieux, obligés de déchanter devant la réalité de la technique. Il est surtout mal accepté par les opérateurs de télécommunications qui préfèrent un standard issus de leurs rangs et non pas un standard ouvert venu d’un monde qui n’est pas le leur. Espérons que son entrée dans l’âge adulte lui apportera un deuxième souffle en matière de communication, alors qu’il est  la première technologie 4G disponible et livrée sur le marché de la téléphonie sans fil.

Le premier terminal 4G voix et données sera WiMax

20 février 2010

L’opérateur américain Sprint Nextel vient d’annoncer qu’il allait proposer un combiné mobile dual, compatible 3G et 4G – WiMax, d’ici l’été aux Etats-Unis. Ce combiné sera de loin le premier combiné capable de recevoir des appels vocaux transitant par un réseau 3G classique ou par un réseau à la norme 4G fonctionnant sous WiMax.

La rumeur qui circulait pour le CES, dont le site Ubergizmo s’était fait l’écho, faisait état d’un téléphone fabriqué par HTC fonctionnant sous Windows Mobile, elle semble confirmée bien que retardée et le système d’exploitation de l’appareil a changé pour basculer sous Android 2.1, ce qui semble plus logique compte tenu des liens entre Google et Clearwire.

1 milliard de personnes couvertes par WiMax à fin 2010

En effet, aujourd’hui, Sprint Nextel détient une participation majoritaire de la société ClearWire, dans laquelle Google et Intel ont aussi lourdement investi. Clearwire assure la mise en place un réseau WiMax sur le territoire Nord Américain depuis le milieu de l’année 2008 et a déjà installé le réseau sur une trentaine de zones urbaines aux Etats-Unis dont Baltimore, Chicago, Atlanta, Dallas, Fort Worth, Las Vegas, Philadelphie, Portland, Seattle , couvrant ainsi près de 400 villes et près de 50 millions d’habitants.

A noter aussi que Clearwire a installé des réseaux WiMax en Irlande à plusieurs endroits dont Dublin et Cork, en Belgique à Bruxelles, Ghent, Leuven, Aalst, Halle et Vilvoorde, en Espagne à Malaga et au Danemark. Très récemment, le WiMax Forum qui regroupe les acteurs de l’industrie du WiMax, revoyait ses prévision d’adoption du WiMax à la hausse. Il prévoit que la population couverte par le WiMax dans le monde pourrait atteindre 1 milliard de personnes d’ici la fin de 2010, alors que ses prévisions faites l’année dernière étaient seulement de 800 millions. Par région, les chiffres de couverture WiMax à la fin de 2009 sont les suivants :

  • Asie Pacifique mène avec une population couverte de 237 millions par 100 réseaux déployés.
  • Amérique Latine a déployé 109 réseaux couvrant une population de 113 millions d’habitants.
  • L’Afrique et le moyen Orient ont deployé 142 réseaux pour couvrir 108 millions de personnes.
  • En Europe 115 millions de personnes ont accès à WiMax à travers 153 réseaux déployés.
  • En Amérique du Nord, 51 réseaux déployés principalement par ClearWire proposent un accès WiMax à près de 50 millions de personnes.

La téléphonie 4G peut accélérer l’adoption de WiMax

Lors du Mobile World Congress 2010 qui s’est déroulé à Barcelone la semaine dernière, aucune annonce de combiné 4G capable de réaliser des appels vocaux sous LTE n’a été faite sachant que les démonstrations de réseaux LTE faites par quelques opérateurs (Téléfonica) ou des équipementiers (Huawei, Alcatel, etc..) étaient réalisées essentiellement pour illustrer les capacités de transport des données à haute vitesse.

De l’avis de tous les spécialistes, la voix arrivera très tardivement sur les réseaux LTE dans la mesure où aucun standard de transport de la voix sur LTE n’a aujourd’hui été ratifié, et les opérateurs ne sont pas encore prêts à utiliser un protocole unifié et standard de voix sur IP sur leurs réseaux mobiles.  En effet, deux standards, VoLTE et Volga, chacun porté par des associations rivales, sont en compétition pour proposer une solution d’accès vocale sur les réseaux LTE. Les analystes ne voient pas une solution définitive et unique émerger avant 18 à 24 mois.

Aucun réseau 4G LTE n’est aujourd’hui en fonctionnement commercial pour la voix et les applications proposées sont uniquement centrées autour des accès aux données sur Internet. Le premier réseau LTE commercialement mis en œuvre en Europe par Telia Sonera à Stockholm et Oslo fonctionne avec des clé 4G USB fournies par Samsung et ne peut pas utiliser la voix. Pour le Forum WiMax, l’arrivé d’un combiné dual permettant aux réseaux WiMax de réaliser des appels vocaux aussi bien sur les réseaux 3G que les réseaux WiMax pourrait accélérer l’adoption du WiMax dans le monde.

On rappelera qu’en France, les licences des fréquences WiMax attribuées par l’ARCEP ne permettent pas d’utiliser la dernière version du WiMax Mobile 2005 et confinent le WiMax à des utilisations fixes ou nomades. On comprend ainsi mieux pourquoi le WiMax ne décolle pas en France, laissant la voix libre à Orange – France Télécom qui, n’ayant pu obtenir de licence WiMax, installe ses NRA ZO dans les zones rurales en grande partie aux frais des communes et des collectivités locales.

La société d’analyse inStat prévoit une forte accélération de l’utilisation du WiMax pour des applications de téléphonie puisque avant que les premiers grands déploiements commerciaux du LTE avec services vocaux puissent avoir lieu en 2011 ou 2012, il y aura déjà au moins 20 millions d’abonnés à des services vocaux sous WiMax,  soit 4 fois plus qu’aujourd’hui.

MWC 2010 Barcelone….en attendant le WiMax 2.0

1 février 2010

Cette nouvelle année sera-t-elle l’année du WiMax ? Les vastes campagnes de marketing des opérateurs autour du LTE ont jeté le doute sur le WiMax, technologie similaire, ouverte, puissante et efficace d’un point de vue spectrale, mais non contrôlée par les opérateurs et les équipementiers historiques.

WiMax a déjà plus de 3 millions d’abonnés dans le monde alors que LTE n’est pas encore sorti des laboratoires.  Cependant, tout le monde sait qu’après un intense campagne de marketing, aucune erreur n’est permise….  Et on connait l’instabilité et l’imprédictibilité des technologies sans fil… On sait déjà que le LTE arrivera bien plus tard que prévu…  Le prochain Mobile World Congress  (MWC 2010) qui se tiendra à Barcelone ce mois de février devrait nous présenter d’intéressantes perspectives, mais certainement pas  de réalisations concrètes sur le plan du LTE.

IEEE 802.16m offrira 120 Mbps

Mohammad Shakouri, Président du WiMax Forum et Corporate VP Innovation et Marketing d’Alvarion, indiquait récemment qu’après une bonne année de développements et de tests, une nouvelle version de WiMax, plus puissant et plus rapide verrait le jour cette année. Appelée « WiMax 2.0 », elle sera conforme au standard IEEE 802.16m dont les spécifications devraient être définitivement adoptée cette année.

Shakouri indiquait que l’objectif de cette nouvelle version de WiMax, qui viendra compléter et sera compatible avec la dernière version existante du WiMax mobile appelée 802.16-2005, est d’augmenter le débit des données à 120 Mbps en téléchargement et de passer à 60 Mbps en retour. « L’objectif n’est pas vraiment d’augmenter la couverture qui restera à peu près identique, dit-il, mais surtout d’augmenter les débits, c’est-à-dire de permettre à un plus grand nombre de personnes de se connecter et d’échanger les données avec le réseau à plus grande vitesse. » Une station de base WiMax couvre en général une superficie maximum d’environ 75 km².

ll précisait que le WiMax Forum, un organisme indépendant de certification, travaille sur les normes qui lui permettront de certifier les premiers produits qui sortiront à la  norme WiMax 2.0 lorsque celle-ci sera finalisée en septembre 2010. Pour lui, les premières stations de base seront rapidement disponibles et les premiers terminaux capables de recevoir et d’émettre un signal à la norme WiMax 2.0 seront disponible dans 12 à 18 mois, vers le milieu de 2011.

Discussions autour du 4G

Cette annonce met en effet WiMax en position de leader sur le plan de ce qui est couramment appelé la 4G. Il sera en effet la première technologie conforme aux  spécifications de l’UIT (Union Internationnale des Télécoms) qui a défini la norme IMT-Advanced qu’on appelle 4G, entendez « la nouvelle génération de technologie à très haut débit sans fil ».

L’IEEE propose donc WiMax 2.0 alors que le 3rd Generation Partnership Project (3GPP) soutenu essentiellement par les opérateurs et équipementiers GSM propose le LTE dont les dernières versions ne sont pas encore conformes à la norme 4G. Celle-ci suppose en effet des débits de plus de 100 Mbps en téléchargement mobile  et un débit allant jusqu’à 1 Gbps en situation de faible mobilité avec une latence de moins de 10 mili-seconde aller et retour.

Le débat risque de s’intensifier légèrement sur ce qui est conforme à la 4G et ce qui ne l’est pas. A noter que WiMax offre une technologie de VoIP intégrée alors que le LTE n’a toujours pas réglé son problème de communications vocales sur IP.  Déjà une cinquantaine de sociétés ont indiqué leur intention de sortir des produits à la norme WiMax 2.0 (802.16m) et plusieurs opérateurs WiMax, dont Yota en Russie, ont indiqué qu’ils supporteraient cette norme dès sa sortie des premiers terminaux.  Clearwire, le plus important opérateur WiMax américain espère faire évoluer son réseau déjà installé dans plus de 30 villes américaines à la norme WiMax 2.0 vers 2012.

Comment Free-Iliad va changer la téléphonie mobile en France

21 décembre 2009

Le 4ème opérateur mobile est arrivé, l’ARCEP l’a annoncé la semaine dernière. Bien sûr, les trois opérateurs en place ne sont pas très contents de voir arriver un quatrième larron, un indépendant comme on dit,  sur un beau gâteau qu’ils vont devoir partager. Ils utilisent tous les moyens à leur disposition pour  essayer de faire en sorte que la part du gâteau de Free soit la plus petite possible. Free-Iliad a finalement obtenu la possibilité de devenir un opérateur à part entière, disposant de son propre réseau terrestre (pour le haut débit et le très haut débit) et de son réseau mobile. Il lui aura fallu près de 5 ans pour obtenir cette licence mobile qu’il entend utiliser pour agiter un peu le marché où les principaux acteurs dormaient tranquillement sur leurs rentes de situation.

Ne nous trompons pas, Free est un opérateur et non pas un philanthrope. Notre but est de comprendre, à travers les différents éléments dont nous disposons, ce que Free va changer sur le marché de la téléphonie mobile en France et comment. On sait qu’il a quelques antécédents dans le haut débit fixe puisqu’il a été le premier à proposer un forfait triple play en France, ce que beaucoup d’étrangers nous envient.  Certes, tout n’a pas été rose du premier coup, mais le résultat est plutôt positif. Il l’a été aussi pour le bas du bilan de Free.

Le Challenge : une  rupture sur le marché mobile Français

Nous ne nous arrêterons pas sur la profitabilité du marché de la mobilité en France. Elle est connue et reconnue. Ainsi un analyste de la Société Générale précisait récemment que si la facture moyenne par abonné est de €37 euros en France, stable depuis des années, elle est de €25 dans les autres pays d’Europe et de €13 en Angleterre. Lisons donc de plus près le long document de l’ARCEP (PDF de 71 pages) qui accompagnait la décision d’approbation, vendredi dernier.

Le régulateur détaille très précisément ses critères de décision et la notation qu’il a attribuée à la proposition de Free Mobile, sur 9 points. Bien sûr, tous les éléments du business plan de Free Mobile ne sont pas rendus publics et aucun chiffre n’est cité de façon à ne pas donner trop d’armes à la concurrence qui, bien entendu, va essayer de glisser des peaux de bananes sur sa route. Mais on apprend déjà pas mal de choses au delà de la simple orientation donnée par Xavier Niel depuis le début : « couper la facture annuelle de téléphone mobile en deux… » ou « encore diminuer de 1000 euros pas an la facture de téléphone mobile d’un foyer ».  Cherchons à découvrir plus concrètement ce qui va se passer, car contrairement à ce que laissent penser les analystes, il n’y aura certainement pas de guerre des prix en France.

Il y aura probablement un ajustement des prix, hautement souhaitable,  comme ce qui s’est passé sur le DSL. On verra surtout une revitalisation du marché grâce à une nouvelle approche plus créative et mieux adaptée aux besoins du consommateur.  Free indique dans son plan être en mesure d’atteindre 8 millions d’abonnés mobiles d’ici 2020. On mesure l’ampleur du challenge pour Free lorsqu’on sait que Orange France-Télécom indiquait ce mois-ci avoir passé les 25 millions d’abonnés mobiles en France.

Des contraintes techniques

Techniquement, Free Mobile devra respecter un certains nombre de contraintes imposés par l’ARCEP. Ces contraintes se sont appliquées aux autres opérateurs mobiles lorsqu’ils ont obtenu leurs licences. Free Mobile devra couvrir 25% de la population grâce à ses propres stations de bases, dans les 2 ans après la décision d’attribution, c’est-à-dire avant le début 2012. Pour cela, il indique qu’il va construire un certain nombre (non précisé) de stations de bases de façon à couvrir 17 grandes zones urbaines en priorité. Avantage par rapport à ses concurrents, toutes ses stations de base utiliseront la technologie IP (Internet Protocole) en natif, à la norme UMTS W-CDMA 3GPP de la famille IMT 2000 sur les bandes de fréquence 2,1 GHz. Son réseau est donc déjà  quasiment prêt pour le LTE.

Dans les 18 prochains mois, Free Mobile récupérera aussi des portions du spectre dans les fréquences 900 MHz qui lui seront rétrocédées par les 3 autres opérateurs. Cette mesure d’égalité est imposée par l’ARCEP qui a donné le droit aux autres opérateurs de réutiliser leurs fréquences 900 MHZ, de meilleure capacité de couverture, pour leur réseau UMTS. Free utilisera ces fréquences plus particulièrement dans les zones rurales et participera donc activement à la lutte contre la fracture numérique.  Free indique que tout son réseau installé utilisera le logiciel HSPA qui permet le transport des données à 28 mégabits par seconde (en descente). Une fois les 25% de la population couverts, Free aura le droit de signer un accord de roaming avec un operateur 2G existant qui lui permettra de couvrir tout le territoire Français.

Une nouvelle approche du consommateur

Free compte bouleverser le marché du Mobile avec des prix bas et les données mobiles, en général illimitées, à 28 mbps, pour tous ses abonnements (ou presque) y compris les prépayés. A cela  s’ajouteront  un certain nombre de caractéristiques qui vont changer la donne du point de vue des utilisateurs. En effet, Free indique vouloir proposer une offre inférieure à 20 euros par mois pour trois heures d’appel vocal  et les données illimitées. Free Mobile explique que selon une enquête réalisée par un organisme indépendant, environ 4 millions de personnes de plus de 15 ans en France  n’ont pas accès à un téléphone cellulaire, souvent pour des questions de prix ou d’inaccessibilité. Ce sont principalement les gens à faible revenu,  les jeunes, et les personnes âgées. Le taux de pénétration en France est pourtant près de 91%…

C’est pour cette raison que l’offre de Free Mobile sera plus simple à comprendre et à gérer pour le consommateur que les offres actuelles des opérateurs. En effet, celles-ci comportent toutes des exceptions, des adjonctions, de nombreux cas et mécanismes particuliers, la plupart du temps mentionnés en codicille dans les contrats, que le consommateur ne comprend pas, n’y fait plus attention, et se retrouve avec des factures qui explosent. Free précise qu’il mettra en place des d’outils simples permettant à l’utilisateur de comprendre sa facture et de mieux connaitre et contrôler sa consommation.

Le terminal sera payé à part, l’utilisateur garde le contrôle

L’une des innovations importante  de Free Mobile porte sur le terminal. En effet, celui-ci ne sera pas sponsorisé par Free, mais vendu à son prix coûtant et financé séparément.  En effet, lorsqu’un opérateur sponsorise un terminal (comme c’est le cas le plus souvent aujourd’hui), la différence entre le vrai coût du terminal et le prix promotionnel proposé à l’utilisateur est en réalité payée dans la facture d’accès au service grâce à un contrat de 2 ans. Au bout de 2 ans, lorsque le consommateur a remboursé la somme avancée par l’opérateur, celui-ci ne baisse pas pour autant sa facture mensuelle… Il en résulte que l’abonné offre un surprofit à l’opérateur au-delà des 2 ans du contrat. Free Mobile précise donc que le prix de ses abonnements mobiles sera plus faible puisqu’ils ne comprendront pas le remboursement de la partie du terminal sponsorisée par l’opérateur.

Pour Free Mobile, le terminal sera payé séparément par l’utilisateur, à son choix en une fois ou sur un plan mensuel adapté qui apparaitra séparément sur sa facture mensuelle. Lorsque le terminal sera payé par l’utilisateur, sa facture mensuelle sera donc uniquement celle de l’accès. Cette disposition aura probablement des conséquences importantes. D’une part le coût de l’accès mobile sera diminué et l’utilisateur connaitra le vrai coût de son terminal, ainsi que ses échéances de paiement. La concurrence entre les fabricants de terminaux ne s’effectuera plus par le biais des opérateurs et on risque de voir le coût des terminaux baisser, alors que leurs cycles d’innovation apparaitront plus clairement.

Le marché des terminaux connaitra certainement une nouvelle jeunesse avec de nouveaux entrants comme Apple et probablement Google, dans la mesure ou le consommateur pourra exprimer plus directement ses choix.  Il est fort probable que les téléphones débloqués deviennent la norme au moins en Europe. En effet, l’une des premières directives de la Communauté Européenne mises en place dans le nouveau Paquet Télécom est de faire en sorte qu’un utilisateur puisse changer d’opérateur mobile en une journée.

La convergence est l’innovation

La pratique du forfait tout compris est donc un atout que Free Mobile utilisera et il précise que les forfaits mobile permettront de télécharger librement  vidéos, photos, musique et d’accéder à du vidéo streaming et que la voix sur IP (Skype ou autre) pourra être pratiquée librement.  Plusieurs offres prépayées avantageuses seront aussi proposées avec données mobiles pour ceux qui veulent accéder Internet occasionnellement.

Toujours sur  le plan des données mobiles, Free Mobile offrira un plan très compétitif autour des clés 3G USB qui permettent d’accéder au réseau 3G à partir d’un ordinateur et proposera aussi une clé 3G USB en prépayé. Free Mobile  précise qu’il  jouera au mieux les synergies que lui permet la convergence fixe-mobile.  Il indique ainsi que les abonnés Free Mobile bénéficieront de tous les services multimédia dont bénéficient les abonnées DSL FreeBox. Aucun détail supplémentaire n’est fourni, mais on peut supposer qu’il  proposera un vrai plan quadruple play très attractif… Une interface spéciale permettant d’adapter aux mobiles les services triple play de l’offre Free fixe sera mise en place.

Utilisation du FreeWiFi

Une autre manière d’utiliser la convergence fixe-mobile pour Free Mobile sera l’utilisation du réseau FreeWifi mis en place au sein de la communauté des abonnés DSL de Free, environ 3 millions de personnes en France. Tous les abonnés de Free Mobile auront en effet accès au réseau FreeWifi, que Free rend accessible à ses abonnés DSL utilisant la FreeBox V5. Mis en place cette année, ce réseau permet d’ouvrir un canal WiFi séparé dans chaque Free Box, canal accessible gratuitement aux autres abonnés Free en situation de mobilité.

Non seulement cette possibilité élargi le rayon d’action des utilisateurs de smartphone chez Free Mobile, mais elle permettra aussi de soulager en partie le réseau 3G naissant de Free Mobile. On sait l’impact que l’iPhone par exemple a pu avoir sur les réseaux mobiles des opérateurs. Aux Etats-Unis, AT&T en est à demander aux utilisateurs d’iPhone « d’être raisonnable » dans leur usage du réseau 3G pour les données mobiles…  Free indique aussi qu’il développera des hot spots WiFi accessibles à ses abonnés dans un grand nombre de lieux publics, aéroports, restaurants, gares, hôtels et qu’il passera des accords de roaming avec des opérateurs de réseaux WiFi  en France.

Enfin Free Mobile a indiqué son intention de susciter 4 opérateurs MVNO grâce à un partenariat plus permissif et plus réalistes que les partenariats de MVNO  proposés par les autres opérateurs. Ils pourront bénéficier de meilleurs conditions et d’une plus grande latitude pour développer leurs activités en France.