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Collaboration 2.0… la relève après le Web 2.0

31 octobre 2009

20091031-074924La conférence Web 2.0 s’est déroulée la semaine dernière à San Francisco, sous un format réduit et dans une indifférence lourde de sens. Pourtant, le secteur des applications du Web est bien vivant, plus que jamais même, plus particulièrement lorsqu’il s’agit d’utiliser les larges possibilités et avantages que qu’apporte l’utilisation intensive d’Internet dans les activités séculaires de la collaboration et des échanges, à la maison ou dans l’entreprise. Le SDForum, une association de la Silicon Valley vieille de 25 ans organisait donc une conférence sur « les évolutions et le futur de la collaboration », une première dans la Silicon Valley lassée du Web 2.0 qui s’étiole comme la crise que chacun subit aujourd’hui alors que tout le monde cherche un renouveau.

Le thème est vaste puisqu’il couvre la manière dont Internet à permis l’explosion des activités de collaboration et d’échanges en temps réel dans l’entreprise, dans la ville, à la maison et aussi comment ces nouvelles activités s’intègrent dans les anciennes.  La conférence réunissait quelques poids lourds du secteurs des logiciels et d’Internet (IBM, Microsoft, SAP, Cisco, Skype), des utilisateurs (Orange et Silicon Valley Bank), une dizaine de start’ups (Dyyno, Sharethis, Meebo, FaceTime, Scout Labs, SocialText, Box.net, Hootsuite, YouSendit, FastPencil)  et des venture capitalistes pour discuter des changements chez les utilisateurs qui veulent le temps réel, les questions que cela suscite dans les entreprises mais aussi comment l’arrivée de la collaboration en temps réel bouscule les fournisseurs de logiciels soucieux d’intégrer ces nouvelles caractéristiques dans leurs offres.

Génération 4 : la collaboration en temps réel

Generation 4Au cours de la présentation d’introduction, James Lundy, Analyste au Gartner Group expliquait que sa société venait juste d’ajouter une nouvelle catégorie, la Génération 4, à son schéma de l’évolution des pratiques collaboratives sur le net. Les blogues et les wiki sont déjà du passé, on est maintenant à la collaboration en temps réel et à son agrégation dans les applications. « La messagerie instantanée reste une préoccupation majeure, dit-il,  et nous voyons que la situation est très confuse en ce moment dans les grandes entreprises et les organisations qui se posent la question de leur stratégie de collaboration en temps reel. La plupart ne sait pas quoi faire. C’est une intense bataille et beaucoup de responsables ne le comprennent même pas. » Il explique que moins de 40% des grandes entreprises a mis en place une stratégie de collaboration en temps réel. « Si quelqu’un dans l’entreprise utilise un service gratuit de messagerie instantanée, il s’expose…. !! ». Parlant de la Génération 3, le web social qui a suscité beaucoup de nouveaux services et de nouvelles sociétés, notamment dans la Silicon Valley, il constaté que le buzz suscite encore beaucoup d’interrogation et de confusion. « Voulez vous facebook dans l’entreprise ? »  interroge-t-il, « Comment pouvons-nous apprendre à nos employés comment ne pas faire  les mauvais trucs sur Facebook  ? »

Un effet révolutionnaire sur tout le paysage informatique

L’objet de cette nouvelle Génération 4, poursuit-il « est de savoir comment intégrer tout cela dans ce qui existe déjà et comment faire en sorte que tout fonctionne ensemble ». Les utilisateurs savent ce qu’ils veulent, ils n ‘ont pas peur des applications et ils comprennent parfaitement comment ça marche, mais les usages sont complètement en dehors de tout contrôle.  Cette intégration, selon lui, aura un impact sur les stratégies de marché dans tout le monde du logiciel, sur les contenus, sur les portails, sur l’analyse des données, « un énorme effet révolutionnaire sur l’ensemble du paysage informatique. » Le temps réel va maintenant au delà de la voix et du texte et pour lui, les prochaines innovations majeures vont arriver avec la vidéo qui sera le prochain champ de bataille des technologies, notamment pour les systèmes de gestion de contenus vidéo.

Dans la Generation 4 se trouve aussi un nouveau concept qu’il nomme « le profil social », issu de la montée des réseaux sociaux publics ou dans les entreprises. « Le « profil social » peut être capturé, indexé, catégorisé, c’est un flux d’activité ajoute-t-il, qui va générer une tonne d’application.  Mais aujourd’hui, le profil social n’est pas vu comme un point stratégique. Nous pensons que l’utilisation, la fédération et l’analyse des profils sociaux vont rapidement devenir stratégique pour  l’entreprise et chez les fournisseurs de logiciels ou de services. » L a génération 4 pour lui s’appuie sur trois caractéristiques principales : c’est du grand public (que l’on soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise), les gens n’ont plus peur d’utiliser la technologie et enfin on n’est plus dans un site spécifique, mais on est partout, dans le nuage et sur site en même temps.  « C’est la nouvelle conquête de l’Ouest, un monde d’opportunités…»

Comprendre ce qui se passe dans les réseaux sociaux

James Lundy estime que l’un des grands challenges des prochaines années aussi bien pour les entreprises que pour les éditeurs de logiciels en place ou à venir sera d’analyser et de comprendre ce qui se passe dans les réseaux sociaux. « Pourquoi, cet employé Junior est-il le plus intense contributeur à apporter des nouvelles idées dans tel ou tel processus ou de définition de nouveau produit… ? » Les start ‘up dans les réseaux sociaux ont un terrain de jeu illimité pour stimuler l’innovation dans les entreprises. L’analyse des réseaux sociaux est un phénomène fondamental et IBM qui vient de réunir quelques milliers d’employés et de partenaires à las Vegas autour du thème Information On Demand (IOD) l’a bien compris en rachetant la société SPSS, l’un des dinosaures de l’analyse des données. James Lundy précisait que Gartner fut le premier en 2007  à évaluer le marché des fournisseurs et développeurs de « logiciels sociaux ».

Magic QuadrantIl présentait son Magic Quadrant où figurent principalement les sociétés qui ont développé des applications spécifiques, remarquant que quelques sociétés comme Microsoft ou IBM commencent à intégrer une approche « sociale » dans leurs applications.

Quel rôle pour l’Open Source ?

Au cours de la journée de présentations, les grands éditeurs de logiciels présents ont expliqué leur approche, sans apporter beaucoup de nouveautés et les start’up ont donnée leur vision de l’entreprise et de la manière dont la collaboration en temps réel bouleversait ce monde bien établi. Ils ont cependant assez soigneusement évité de mentionner le rôle que joue l’open source, plus particulièrement dans le domaine de l’intégration des caractéristiques  de collaboration en temps réel dans les plateformes existantes, souvent fermées, complexes et architecturées sur des principes de l’informatique en client serveur au mieux, ou batch au pire. Quant aux business modèles, nous sommes un peu restés sur notre faim entre l’approche Google Apps versus Microsoft Exchange et IBM. L’intervenant Français de Cisco, Didier Moretti, nous a convaincu que le géant des réseaux est entré de plain pied dans l’ère du Collaboratif 2.0. Une vérité paradoxale est maintenant claire pour l’entreprise, y compris pour les plus grandes : « L’Open Source n’est pas suffisant parce qu’il est simplement gratuit… il doit montrer un retour sur investissement. » Le constat est que le marché est en train de changer en profondeur et que de nouvelles forces se mettent en place. Nous reviendrons sur ce point dans la mesure où la Silicon Valley depuis 2 ans a vu l’arrivée de plusieurs développeurs de logiciels open source  Français, Linagora, Exoplatform et Talend qui semblent parfaitement se développer dans ce « Wild Wild West » d’opportunités.

Google Chrome OS : repenser la notion de système d’exploitation

8 juillet 2009

photo Google OSGoogle, en annonçant son futur système d’exploitation Chrome OS jette un nouveau pavé dans la marre des opérateurs téléphoniques, des fabricants de téléphones cellulaires, des fabricants de PC et bien sur de son vieil ennemi du nord ouest des Etats-Unis, Microsoft. En novembre 2007, Google annonçait Android, un nouveau système d’exploitation pour smartphone qui aujourd’hui grimpe très lentement au hit parade des systèmes d’exploitation pour mobile, mais pas suffisamment pour commencer d’inquiéter les poids lourds du secteur, iPhone, Blackberry, Symbian et Windows Mobile 6.5. Depuis quelques mois, tout le monde pensait que le système Android serait étendus à la nouvelle génération montante de PC portables « légers et communicants » appelés les Netbooks. Ce sont des appareils ultra léger, capables de tenir dans le sac d’une femme. Ils  sont cependant capables d’exécuter toutes les activités courantes d’un PC et d’accéder à Internet à peu près n’importe où, soit par le réseau téléphonique (grâce à une clé USB vendue par un opérateur) ou par un réseau WiFi. Compte tenu de l’importance des tâches de communication mobiles dans ces appareils, beaucoup de gens pensaient qu’Android allait progressivement s’élargir pour les équiper…

Partir des utilisations Internet

Mais aujourd’hui, Google présente une nouvelle approche assez sensiblement différente de la tendance qui a conduit la mise en place des systèmes d’exploitation depuis que Microsoft existe. « Il y a 9 mois, Google annonçait Google Chrome Browser »: précisaient hier soir Sundar Pichai, VP Product Management et Linus Upson, Engineering Director dans le blog de Google. « Il atteint déjà 30 millions d’utilisateurs… Aujourd’hui, nous annonçons Chrome OS, un nouveau projet qui est une extension naturelle de Chrome. C’est notre tentative de repenser ce qu’un OS doit être. » En effet, Microsoft avait conquis Internet avec son browser MS Explorer en s’appuyant sur Windows qui dominait déjà largement le secteur des PC. Rappelons que le rôle de Windows a été d’homogénéiser la plateforme PC autour des logiciels de productivité et de réseau. Le PC a ensuite a servi de tremplin à Internet vers le grand public et déclenché de nouvelles évolutions de la plateforme, évolutions dont Windows n’était plus forcément au centre. Google compte-t-il opérer de façon quasiment inverse en partant de son browser Chrome, très bien adapté aux tâches effectuées dans un environnement Internet (y compris le social computing) pour élaborer un nouvel OS qui collerait mieux à l’évolutions probable du PC dans la convergence fixe et mobile, disons « le Netbook » et à l’arrivée du Cloud Computing ? Cette démarche n’est pas vraiment neuve, mais portée par Google, elle risque d’avoir un certain impact. En France, le système JoliCloud, en cours de développement par Tariq Krim, le fondateur de Netvibes, procède de cette analyse. Plusieurs constructeurs de Netbooks dont Asus ont amorcé des démarches de ce type. Les rumeurs concernant un « Netbook » à la façon Apple,  rapprochant le MacBook et l’iPhone pourraient aussi se confirmer à l’automne.

Un système léger, collaboratif et sécurisé

Pratiquement, le système Google Chrome OS sera mis en Open Source et apparaitra sur les premiers Netbooks vers la fin 2010. Il mettra la machine en route en quelques secondes et non pas après plusieurs longues minutes d’attente. Son interface sera aussi transparente que possible et particulièrement adaptée aux tâches que nous sommes désormais habitués a réaliser sur le Web : disons chercher et regarder les news, des photos, des vidéos, accéder à facebook pour partager des documents, des photos, des informations ou encore à Twitter, recevoir des mail, parler en voix sur IP, partager des applications, présenter et partager des données stockées ailleurs, travailler à plusieurs sur les même données en temps réel, etc…. Une différence importante est que les aspects « collaboratif » sont abordé à la manière de monsieur tout le monde. Finies les applications conçues selon une vision de l’entreprise qui date du siècle dernier et handicapée par les lourdeurs de l’héritage Windows. Les aspects de sécurité, un gros problème de Windows depuis très longtemps, seront complètement revus à la base… Il y a effectivement besoin d’une vraie architecture sous-jacente, bien adaptée aux particularités d’Internet et du Web. Ce sera l’un des gros challenges de cette aventure. Techniquement, Chrome OS fonctionnera sur les processeurs de type X86 et ARM et sera construit sur un noyau Linux. Google annonce avoir déjà des discussions avec des fabricants de Netbooks. Dans le blog de Google, il est précisé que certains recoupements et superpositions auront lieux avec Android… On n’en attendait pas moins.

Intel et Nokia s’allient pour les téléphones mobiles du futur

23 juin 2009

old_phoneCe mardi matin en Californie, Intel et Nokia ont annoncé un « accord stratégique de collaboration technologique à long terme »  pour définir et mettre en oeuvre les terminaux mobiles du futur. Anand Chandrasekher, VP et general manager Intel Ultra Mobility Group et Kai Oistamö, Executive VP Terminaux chez Nokia ont conjointement annoncé l’accord sans pour autant donner de précisions sur les dates et les modalités de sa mise en oeuvre. « Nous  sommes engagés pour travailler ensemble et mettre en oeuvre l’expertise de chacune des compagnies pour developper de toutes nouvelles catégories d’appareils, au dela de ce qui existe aujourd’hui (smartphone ou netbooks) et apporter aux utilisateurs un expérience riche, n’importe où, à tout instant » indiquait Chandrasekher.

Il précisait cependant trois points dans lesquels s’appliquera la collaboration technique des deux entreprises, à savoir:

-le développement d’une nouvelle architecture servant de plateforme pour les futurs appareils mobiles:

– le developpement de nouveaux chipsets combinant l’expertise des deux compagnies, les développements autour des technolgies d’antenne MiMo et une collaboration autour des plateformes logicielles mobiles Open Source développées par les 2 compagnies:

-Intel licencie la technologie 3G+ dite HSPA de Nokia.

En terme d’architecture, Intel utilise l’achitecture X86 dans tous ses appareils mobiles et les Netbooks développés autour du processeur Atom alors que Nokia et une bonne partie des constructeurs de smartphones (dont l’iPhone) ont recourt à l’architectures ARM, moins gourmande en énergie.  L’architecture XScale de Intel avait été été utilisée, sans grand succès, dans les premières générations de smartphones. Intel l’a ensuite revendue à Marvell.  Ni Chandrasekher ni Oistamö n’ont donné de précision mais il semble qu’une évolution de l’architecure X86 puisse être envisagée pour mettre en oeuvre des appareils qui doivent combiner le meilleur du mobile et le meilleur du PC.

Pour  la collaboration sur les OS Open Souce, c’est à dire les distributions Linux developpées par les deux compagnies (Moblin chez Intel pour ses futurs Netbooks et Maemo pour Nokia) les deux compagnies se disent en mesure de développer une plateforme commune ou de faire converger les 2 plateformes pour apporter une expérience riche d’accès à Internet aussi bien par le biais de réseaux WiFi, WiMax ou des réseaux 3G et au dela. Il feront aussi appel à d’autres technologies Open Source comme Mozilla, oFono, ConnMan, X.Org, BlueZ, D-Bus, Tracker, GStreamer et PulseAudio.

Cette annonce  montre l’importance qu’a pris la mobilité dans le portefeuille des activités d’Intel et une certaine préoccupation de Nokia de ne pas se couper du monde du PC et de renforcer sa présence sur le marché américain. En termes d’appareils, il est donc probable que l’ont voit dans un premier temps arriver sur le marché des Netbooks dotés d’une puce HSDPA à coté d’une puce WiFi et/ou WiMax, permettant indifféremment l’accès à Internet par le réseau 3G ou les réseaux WiFi ou WiMax.