Cet article est la traduction d’un article publié par Paul Kapustka, journaliste et analyste américain sur www.muniwireless.com à la suite du décès de Steve Jobs.
C’est la réflexion la plus intelligente vue jusqu’à présent sur le challenge d’Apple dans les prochaines années dans les télécoms.
Comme chacun dans le monde de la technologie, je suis attristé par la disparition de Steve Jobs, Chairman d’Apple. Ma question à Apple est de savoir si oui ou non il y a la force pensante, la volonté et les nerfs à Cupertino pour achever la révolution que Steve Jobs a conduit avec l’iPhone – à savoir la destruction complète de l’industrie du téléphone cellulaire telle qu’on la connait.
Alors que nous savons tous que la conception, la réalisation et le lancement de l’iPhone- et peut –être encore plus important ceux de l’Appstore – ont été un travail d’équipe à Apple, le changement complet et radical qu’ont apporté l’iPhone et la stratégie open applications d’Apple vient purement de Jobs, un bouleversement sismique du business et du style de vie dont les suites continuent de faire tomber les murailles. Pour témoin la récente capitulation de Sprint : sa décision de « parier la compagnie » sur un giga énorme engagement envers Apple, simplement pour avoir accès au merveilleux jouet de Steve Jobs (Sprint est désormais revendeur de l’iPhone).
Si vous pouvez vous souvenir assez loin, avant la création de l’iPhone, les opérateurs cellulaires étaient en total contrôle de l’expérience sur un téléphone, et votre impossibilité de vous souvenir de quelque chose d’innovant avant le BlackBerry devrait être un signe indiquant que les gens qui construisent les réseaux ne devraient pas nécessairement être dans le business de déterminer ce qui doit fonctionner sur ces réseaux. Si vous laissez de côté pour un moment l’allure de cet appareil spectaculaire, le plus grand bouleversement de rapport de forces que Jobs et Apple ont apporté avec l’iPhone fut la démocratisation des applications mobiles. C’est l’idée que chacun peut essayer d’imaginer et développer quelque chose d’amusant ou d’utile et qu’il y aurait un endroit pour lui donner sa chance sans avoir à convaincre au préalable des aéropages de décideurs réunis dans quelque salle de conférence d’un opérateur télécom.
Ceci est la révolution qui doit se poursuivre et il est triste que Jobs soit parti avant de s’être engagé dans son prochain voyage logique, en achetant ou en construisant le nouveau réseau permettant aux appareils d’Apple de fonctionner dessus. Regarder les grand opérateurs cellulaires essayer de justifier leur existence dans le monde iPhone est un peu comme regarder les dinosaures dans leur errance lorsque les météorites tombaient sur la terre – ils sont encore assez gros pour manger la moitié des autres créatures et il est nécessaire de s’en écarter pour ne pas se faire écraser, mais leurs jours sont comptés.
L’idée que les opérateurs puissent dicter ce qu’il arrive sur leurs téléphones et leurs réseaux est déjà morte, merci à l’iPhone et ses semblables comme Android. Mais ce dont on a besoin est de quelqu’un (ou d’une société) avec le courage et les convictions de Jobs pour terminer le boulot et construire quelque chose de nouveau qui fournisse au monde un réseau aussi merveilleux et aussi puissant que l’appareil (l’iPhone) que nous avons déjà, avec des tarifications simples qui encouragent encore plus de communication et de collaboration, et ne cherchent pas au contraire à les restreindre. Aujourd’hui, les telcos utilisent leur cash pour chercher à se faire bien voir et obtenir les faveurs politiques pour les aider à virer lourdement l’innovation par n’importe quelle moyen et pour anéantir leurs concurrents (plutôt que de les battre avec de meilleurs produits et services). Leur grand modèle va à reculons dans le temps vers des plans « data » qui forcent les utilisateurs à se préoccuper de la quantité de données téléchargées. C’est le vieux modèle, bien pourri. Ce dont nous avons besoin est d’une nouvelle motivation.
Je comprends que les réseaux coûtent cher à construire et à déployer, mais j’ai le sentiment que les gens qui bossent chez les Verizon, AT&T (ou France Télécom ndlr..) du monde entier ne vont pas prendre le risque d’innover pour construire les réseaux dont nous avons besoin pour aller de l’avant. Ils vont continuer de faire les mêmes choses qu’ils sont habitués de faites et continuer de protéger leurs actuels revenus aussi longtemps qu’ils le peuvent. Ce sont les General Motors, les Chrysler qui continuent de construire des SUV alors que le monde manque de pétrole. L’iPhone est à l’industrie du cellulaire ce que la Prius est à l’automobile, un changement radical venu de la gauche du terrain qui en quelques petites années a généré une innovation massive et crée des milliers d’emplois. Ce qu’il faut est un autre pirate pour continuer de faire avancer le bateau de Steve Jobs et piller les milliards entassés dans les structures des vielles places de marché des opérateurs cellulaires. On a besoin d’un nouveau boss, pas le même que l’ancien mais celui qui aurait été parfait est maintenant parti. Pour notre salut, j’espère que la révolution qu’il a commencée ne va pas mourir avec lui…