LTE, LES REALITES D’UNE INFRASTRUCTURE MOBILE MODERNE – 2ème partie


IMGP1695La conférence « LTE Focus » d’Amsterdam  était ouverte par Val Gervis, consultante chez Aegis Systems, à qui revenait la tâche de faire une sorte d’état des lieux du LTE et de poser la question de la capacité de cette technologie  et de la nouvelle infrastructure de répondre aux exigences des régulateurs, de l’industrie et des consommateurs.

Gestion des fréquences et croissance économique

L’Europe, avec l’arrivée du DSL, a montré le rôle important joué par les régulateurs dans le déploiement et la mise en œuvre optimale des infrastructures de haut et très haut débit. D’autre part, l’allocation des fréquences demande une certaine coordination nationale et internationale, préparée au sein d’organismes techniques comme l’Agence National des Fréquences en France. L’attribution et le contrôle des fréquences incombe aux régulateurs qui en Europe, ont adopté des positions assez communes, bien que peu de gouvernement, ni même la Commission Européenne, aient véritablement mis en place une « politique des fréquences ». Le nouveau « paquet Telecom » facilite cependant une meilleure coordination entre les 25. Il s’agit plutôt aujourd’hui d’essayer de gérer la pénurie au mieux compte tenu de la croissance exponentielle des besoins et de quelques grands principes communément admis. « En effet rappelle Val Gervis,  l’augmentation du trafic nécessite des technologies sans fil plus performantes. Le manque de fréquences disponibles, ajoute-t-elle, pousse l’émergence de technologies qui utilisent le spectre de façon plus efficace. C’est l’une des caractéristiques annoncées du LTE.»

Une demande toujours croissante

Ainsi, certains opérateurs comme 02 en Angleterre voient déjà 40% de leurs réseaux utilisés par des smartphones pour du trafic de données. L’impact de l’iPhone sur les réseaux téléphonique est reconnu de façon indéniable. Les rapports ne manquent pas sur l’importance et le rôle clé que jouent les communications haut et très haut débit dans la productivité et la croissance économique des pays et des régions. Citons le rapport « The impact of broadband on growth and productivity » publié à la fin 2008 pour le compte de la commission européenne (DG information society and media)  et un récent rapport publié par l’OCDE sur l’importance des investissements en infrastructures de télécom dans la sortie de crise. Mais, considérant le caractère structurant des investissements en cause, ils pointent aussi du doigt la nécessité de réaliser des investissements plus efficaces qui ne soient pas basés uniquement sur une logique purement économique, sachant la porté et la couverture dépendent de la fréquence et du spectre utilisés. Le Premier Ministre François Fillon dans son intervention pour le séminaire gouvernementale sur les infrastructures TIC évoquait le jour même l’importance de la réutilisation des fréquences du Dividende Numérique pour la couverture des zones rurales de faible densité de population. On peut donc penser que l’attribution de ces fréquences sera soumise à des conditions plus strictes de couverture.

L’équilibre fragile de la régulation

Val Gervis poursuit : « Les régulateurs en Europe essaient d’établir les ‘bonnes conditions’ de la mise en oeuvre de la 4G ». Dans le mix communément requis par Le Régulateur en Europe elle inclue : « une couverture élargie aussi bien dans les zones urbaines que les zones rurales avec une large capacité de roaming…Une haute qualité technique (vitesse des accès, efficacité spectrale) est aussi requise, mais le marché a le libre choix des technologies utilisées. Elles doivent cependant assurer des coûts de services à prix réduits, facilement mis en place. L’objectif est enfin d’établir la concurrence entre plusieurs opérateurs, considérée comme un vecteur de baisse des prix et un facteur d’innovation dans les services. » Les exigences du régulateur expriment donc un équilibre difficile où se confrontent la rareté des fréquences disponibles, les exigences de la technologies (plus de spectre pour des débits plus élévés) et les exigences de compétition entre les opérateurs. Citant l’exemple de la France qui doit accueillir bientôt un quatrième opérateur mobile, Val Gervis précisait que les nouveaux entrants sur un marché ont souvent été synonyme de croissance car, en général, « un équilibre s’établit entre ce qui est techniquement raisonnable et économiquement acceptable ». Elle citait aussi l’importance à venir des procédures difficiles et compliquées de « refarming », c’est-à-dire de récupération et de réutilisation des fréquences existantes en 2G et 3G pour assurer les meilleures conditions de fonctionnement de la 4G. Elle abordait aussi la quasi obligation imposée aux opérateurs d’envisager des procédures de collaboration pour le partage de leurs réseaux et des fréquences si ils veulent respecter les conditions de qualité, de couverture et de prix. Voila donc officialisé un rôle que quelques régulateurs Européens se sont déjà attribué de « mettre tout le monde devant la même table et de faciliter le dialogue et la coopération… ». C’est tout un programme en soi, particulièrement en France où la discussion sur l’investissement dans les infrastructures bat son plein !! On verra aussi que la mise en œuvre des femtocells peut aussi représenter une nouvelle possibilité permettant de contourner la pénurie de fréquences. Le sujet est aujourd’hui à peine abordé en France.

Vous avez des questions sur le LTE, la troisième partie tentera de répondre à quelques unes d’entre elles… a suivre….

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